3 ème édition du «Majò an makè kréyol» au MACTe

Le samedi 26 mars 2022, les récipiendaires du «ripaj maké kréyol» se sont retrouvés au Mémorial ACTe avec leurs familles, amis et camarades pour recevoir leur prix du «Majò an maké kréyol».

M algré la crise liée à la pan- démie, les lycées en lice ont affronté toutes les difficultés pour répondre à l’appel à ce concours organisé par le Conseil de la culture de l’éducation et de l’environnement (CCEE), présidé par M. Félix Lurel, en parte- nariat avec le Conseil régional de Guadeloupe et le rectorat.

En organisant ce concours créole, les organisateurs se sont fixés comme objectif de libérer la langue créole mais aussi l’imaginaire pour laisser la langue s’exprimer.

Il est indéniable que grâce à l’action des précurseurs passionnés com- me : Gérard Lauriette, Sylviane Telchid, Dany Bébel-Gisler, Hec- tor Poullet, Benjamin Moïse dit Benzo, le créole a déjà fait un long parcours pour s’affirmer en tant que deuxième langue officielle dans le pays.

Dans le discours du président Félix Lurel, on note une farouche volonté de conforter et de valoriser la langue créole. Beaucoup d’espoirs se fondent sur l’émancipation de la langue du point de vue culturel mais aussi économique

. Les membres du CCEE aussi bien que tous ceux qui sont en charge de la culture en Guadeloupe ambition- nent de faire du créole un support économique pour dégager des emplois, bien évidemment au bénéfice de ceux qui maîtrisent le «Maké kréyol».

Les institutions présentes assurent à la jeunesse guadeloupéenne de son accompagnement. D’après le président Félix Lurel, le «Maké kréyol» ne doit pas se limiter uniquement à la musique, aux scé- nettes ou pour exprimer des émo- tions. Il propose que ce soit une des conditions de recrutement sur cer- tains postes en Guadeloupe. Il plaide pour la création d’un DCL créole guadeloupéen, (Diplôme de compétence en langue). Ce n’est pas nouveau, car cela existe dans le droit français. En Bretagne par exemple, le DCL existe et est accompagné par le Conseil régio- nal de la Bretagne pour la mise en place de ce diplôme. La Gua- dloupe doit sortir de cette diglos- sie, martèle le président du CCEE pour aller vers un vrai bilinguisme puisque nous avons deux langues. Elles font toutes les deux parties de notre patrimoine.

Les résultats du «Majò maké kréyol»

En poésie : 1 er Prix :Jésula Sanon du lycée Faustin Fléret de Morne-à-l’Eau2 ème prix :Sylvio Vérin du lycée Hyacinthe Bastaraud de Marie- Galante3 ème prix :Chryslène Podage, lycée Faustin Fléret de Morne-à-l’Eau

Prix contes et nouvelles : 1 er prix :Schamah Bruny, du lycée Hyacinthe Bastaraud de Marie- Galante2 ème prix :Ayme-Lynn Tolar du lycée Hyacinthe Bastaraud de Marie-Galante3 ème prix : Emmanuel Célestin du lycée Faustin Fléret de Morne-à- l’EauPrix de participation pour Confiac-Innocent Janila

Cette manifestation s’est déroulée avec la collaboration du lycée géné- ral et technologique de Carnot, sec- tion musique, sous la férule de la professeure Mme Chalcol. Le public a pris plaisir à écouter quelques morceaux musicaux en intermède, dont «West indies», «Rèv an mwen», de Patric Saint-Eloi, «Pa biz- wen palé» de Kassav…

Ils ont aussi apprécié les contes créoles d’Edgar Férus et de Patrice Bigord dans le «Kont a kaz».

Enfin, le CCEE, s’engage à tout met- tre en oeuvre, compétences y com- pris son personnel pour faire aboutir cette ambition.