E LECTIONSPRÉSIDENTIELLES 2022Quel sera le choix des Français ?

A travers ce premier tour des élections en Guadeloupe, contraire- ment à la France hexago- nale, les électeurs ont envoyé un message fort à tous ceux qui s’intéres- sent de près à ce qui se passe au pays. Ils ont souhaité un changement radical de politique à la tête de l’Etat français, pour sortir la Guadeloupe de l’impasse.

Le dimanche 10 avril, les urnes ont livré le verdict pour le pre- mier tour. Les électeurs de l’Hexagone dans leur grande majorité ont renouvelé leur confiance à Emmanuel Macron de la République en Marche en le plaçant en pôle position, suivi de Marine Le Pen du Rassemblement National et de Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise.

En Guadeloupe, comme dans la majorité des Outre-Mer, malgré le désamour avec la classe poli- tique, les électeurs ont été séduits par le programme pro- posé par Jean-Luc Mélenchon considéré comme plus proche de leurs préoccupations.

L’autre enseignement qui doit interpeler, c’est le score réalisé par l’extrême droite qui a aug- menté sensiblement, (Marine Le Pen et Eric Zemmour, 27 302 voix soit 20,21%) en Guadeloupe. Il est probable que Marine Le Pen ait pu bénéficier de la compassion de certains électeurs qui n’ont pas apprécié l’accueil qui lui a été réservé par certaines organisations poli- tiques anticolonialistes.

On ne peut pas se taire sur le mai- gre score réalisé par Anne Hidalgo candidate de la Fédé- ration du Parti socialiste, arrivée en 6ème position avec 1,68%, alors que c’est un parti de gou- vernement. Il en est de même pour la droite républicaine repré- sentée par Valérie Pécresse qui a pris un camouflet en recueillant que 2,95% des voix.

A ne pas en douter, le score obtenu par Emmanuel Macronest conjointement lié à la crise sociale et sanitaire qui traverse le pays, avec toutes ses consé- quences.

A travers ce premier tour des élections en Guadeloupe, con- trairement à la France hexa- gonale, les électeurs ont envoyé un message fort à tous ceux qui s’intéressent de près à ce qui se passe au pays. Ils ont souhaité un changement radical de politique à la tête de l’Etat français, pour sortir la Guadeloupe de l’impasse.

Les Guadeloupéens ont accor- dé leur confiance à Jean-Luc Mélenchon, et pourtant, pour le deuxième tour, ce dernier appelle à faire barrage à Marine Le Pen pour s’inscrire dans la «discipline républicaine». Ce sera difficile pour les profes- sionnels de santé suspendus de leur emploi depuis des mois sans salaire à avaler la pilule.

C’est cette entente politique appelée «Front républicain» qui rassemble, lors d’une élection, les partis politiques de droite et de gauche contre le Front National, devenu aujourd’hui Rassemblement National, qui met en déroute l’électorat.

Les Guadeloupéens ont espéré utiliser ce «levier politique» pour amorcer un changement en pro- fondeur du système colonial. On se rend bien compte que ce n’est pas de l’élection d’un quel- conque président que dépend le salut de la Guadeloupe.

La seule chance des Guade- loupéens reste encore leur lutte pour arracher leur émancipation.