Bis repetita, on prend les mêmes et on recommence. Tout comme il y a 5 ans Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les candidats qua- lifiés pour le deuxième tour des élections présidentielles.

Ce casting du second tour, n’a rien de surprenant il est en tout point con-forme à la stratégie, concoc- tée par les cabinets de la pensée néo-libérale et mise en oeuvre par ses instruments et outils de for- matage et de conditionnement idéologique (mé-dias, réseaux sociaux, instituts de sondage…).

Les deux candidats sélectionnés pour le second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, parta- gent le même corpus idéologique, du capitalisme, du colonialisme, de l’impérialisme et de la supériorité de la civilisation occidentale.EN FRANCE

Par-delà les étiquettes politiques et la personnalité des 12 candidats en lice, c’est par rapport à leur position- nement idéologique et de classe qu’il faut se placer pour analyser, interpréter et chercher à saisir le sens et les rapports de force exis- tant au sein de la société française et comprendre les enjeux de la lutte politique. L’analyse des résultats en France montre l’exis- tence de 2 principaux camps.

D’une part, le camp du néo-libé- ralisme, autrement dit les repré- sentants de la mondialisation capitaliste, de la finance interna- tionale, de la domination impéria- liste, du colonialisme et de la supériorité de la civilisation occi- dentale qui se compose de :

- La droite libérale : représentée par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse avec 11 469 344 voix.

- L’extrême-droite ouvertement raciste et xénophobe : de Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan 11 346 518 voix.

Entre ces deux courants, il n’y a pas de frontière étanche et les passe- relles sont plus perméables qu’on voudrait le faire croire.

D’autre part, le camp anticapitaliste, qui prône les valeurs de la non exploitation de l’homme, de justice sociale, de partage des richesses, de paix, de fraternité et de solidarité humaine, du respect du droit des peuples et des nations à la souverai- neté, aux droits politiques, écono- miques, sociaux et culturels, ce cou- rant représenté à ces élections par Jean-Luc Mélenchon, Fabien Rous- sel, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud a recueilli 8 923 268 voix.

A côté de ces 2 principaux camps, il y a Yannick Jadot d’Europe Écolo- gie-Les Verts 1 627 853 voix, Jean Lassalle 1 101 387 voix, représen- tant la France rurale et Anne Hidalgo 616 478 voix, candidate d’un Parti qui n’a de socialiste que le nom depuis leur conversion au libéralisme économique en 1984 et dont nombre de ces anciens ministres, sous la mandature de François Hollande, ce sont ralliés à Emmanuel Macron.

Mais le score le plus important de ce premier tour est celui de l’absten- tion avec 12 824 169 non votants, auxquels il convient d’ajouter les 543 609 bulletins blancs et 247 151 bulletins nuls soit un total de suf- frages non exprimés de 13 614 929.

Le véritable enjeu qui est masqué aux Français, par delà les stratégies et intérêts politiciens, c’est celui du modèle de société en fonction de son appartenance de classe.

Entre le projet de société néo-libé- ral pour «les gens qui réussissent»et celui du camp anti-capitaliste «pour les gens qui ne sont rien» «les sans dents», c’est au peuple français qu’il appartient de choisir en exigeant des partis qui se revendiquent de l’anticapitalisme qu’ils s’accordent, dans le respect de leurs différences, sur un projet commun de société. EN GUADELOUPE

Avec un taux de participation en hausse de 5 points par rapport à 2017, 45% contre 40%, les résul- tats du scrutin expriment la condamnation sans appel par les Guadeloupéens, de l’arrogance, du paternalisme, du mépris, de l’autoritarisme et des violences coloniales du chef de l’État Emmanuel Macron, de son gou- vernement et de son administra- tion vis à vis de la Guadeloupe et du peuple guadeloupéen.

C’est en même temps et surtout la manifestation de l’indignation de la Guadeloupe face à la lâcheté, au silence et à la trahison de ces grands élus «guadelou- péens» qui font cause commune avec le gouvernement français contre leur propre peuple.

Le vote massif en faveur de Jean- Luc Mélenchon est à la fois l’ex- pression de la colère et de la révolte des victimes de la poli-t ique du gouvernement et la manifestation d’une nette volon- té de dégager Emmanuel Macron de la direction de l’Etat français.

D e même, l’importance de l’abstention, 55%, traduit le désaveu des électeurs des pra- t iques politiciennes et leurs attentes d’un véritable change- ment de politique prenant en compte les réalités de la Gua- deloupe et les besoins des Guadeloupéens.

L’enseignement principal de ces élections présidentielles c’est l’ab- sence totale de prise des Guade- loupéens sur leur devenir. En effet, a lors qu’ils ont très majoritaire- ment rejeté la droite et l’extrême- droite française, les citoyens gua- d eloupéens se retrouvent tribu- taires et dépendants du choix des électeurs français.

Cet état de fait qui ne peut être contesté, porte la preuve de la pertinence de l’analyse du Parti Communiste Guadeloupéen affir- mant que : «Pour les communistes, les élections ne sont jamais une fin en soi, mais un moyen de leur lutte politique pour l’émancipation de la Guadeloupe»; et valide leur pro- position de rassembler les Gua- d eloupéens, pour construire le projet d’émancipation du pays Gwadloup et la force politique unie pour le porter devant le pays.

N ous ne cesserons de l’expliquer, il ne peut y avoir de changement dans l’intérêt du peuple guadeloupéen t out autant que la Guadeloupe sera sous tutelle coloniale.

Nous citoyens guadeloupéens devons saisir l’opportunité de l’élection du Président de la République française, pour faire valoir l’existence du peuple guade- loupéen et de ses droits politiques, économiques et culturels.