A propos de la présence permanente des coureurs étrangers dans le peloton cycliste guadeloupéen

Décidément, cette question très ancienne continue à faire problème dans notre cyclisme. Mais plutôt que de rentrer dans la polémique entre certains dirigeants de club et ceux du comité, qui agite en ce moment cette discipline sportive très populaire, il nous plaît de le considérer dans son fondement même.

N ous en savons quelque chose, puisque nous avons été souvent désignés com- me anti-étrangers, parce que nous avons toujours tenté de construire avec nos propres ressortissants tou- jours voulu planter pour récolter le fruit de notre travail.

Internationalistes convaincus, nous sommes sincèrement pour une col- laboration fraternelle et des échan- ges fructueux avec des sportifs venant de tous les continents.

Nous sommes favorables à cette confrontation à plus forts que nous. Mais rien que dans la mesure où celle-ci nous soit totalement profi- table. D’ailleurs, nous sommes allés à l’étranger comme nous avons invité des ressortissants étrangers à participer à nos compétitions.

Nous partons simplement du principe que le choix du niveau de la confrontation soit par nous déterminé. Car pour que les nôtres progressent vraiment, il faut qu’ils soient à un niveau qui leur permettent de «voir» la course, de ne pas la subir…

Nous pensons aujourd’hui qu’il est enfin venu le temps d’analyser sans passion si réellement cette pratique vieille de plus de trente ans a ou pas contribué à élever véritablement le niveau de notre cyclisme. Peut-être alors, parviendrons-nous à com- prendre la nécessité d’y mettre un terme surtout si au moins une dizaine de nos clubs parvenus à une certaine structuration s’enga- geaient à investir réellement dans la formation de nos cadres et de nos jeunes coureurs trop souvent annoncés comme espoirs mais qui n’arrivent guère à confirmer.

Peut-être alors nous compren- drons que la venue massive dans nos pelotons des coureurs tout le long de la saison n’est pas rentable puisque ces derniers n’ont aucune vocation de formateur. Ils ne sont pas là pour ça.

Par contre, nous prônons l’idée qu’en plus du Tour de la Guade- loupe, que nous soyons en mesure d’organiser au moins deux autres compétitions internationales sur la base d’échanges réciproques. Les équipes invitées à participer se- raient celles qui admettent le prin- cipe de réciprocité. (4 équipes de notre environnement Amérique Caraïbe, 3 équipes européennes, 1 africaine. Possibilité donc pour les meilleurs de nos coureurs de parti- ciper à au moins 6/8 compétitions internationales dans l’année).

Il semble que le comité directeur de notre cyclisme aurait reçu la demande de licence pour vingt-six coureurs étrangers sans compter la présence des coureurs français, réu- nionnais, martiniquais ou guyanais pas considérés comme tels.

Nous ne savons pas comment se terminera le conflit actuel. Mais de notre modeste point de vue, le peloton actuel qui malgré la partici- pation des juniors à la plupart des compétitions n’atteint pas la cen- taine de coureurs pourrait voir en son sein les nôtres bien minori- taires. Et de ce fait, on peut envisa- ger ce qu’il en adviendra…

Oui, il faut une réflexion appro- fondie, un véritable débat pour tirer les enseignements sur plus de trente ans de cette pratique dans notre cyclisme.

En ce qui nous concerne, la meil- leure voie dans le sport comme ail- leurs, c’est celles de la construction de nous-mêmes par nous-mêmes. Et à ce titre l’exemple de la Slovénie est parfaitement édifiant.