PLAN DE MANDATURE 2021-2028 DU CONSEIL DÉPARTEMENTALLes intentions se traduiront-elles en actions ?

Ce qu’il ne faut surtout pas oublier, c’est qu’intention ne signifie point action. C’est simplement l’équivalent du slogan : «Les promesses n’engagent que ceux qui y croient» auquel sont habitués les contribuables durant les campagnes électorales.

E videmment, ce tableau de bord de la Collectivité dépar- tementale pour la manda- ture 2021-2028, présenté par son président Guy Losbar, lors de la troisième séance plénière, le 11 avril 2022, aura le mérite d’exister, comme pour les autres collectivi- tés départementales d’ailleurs de la France. L’installation tardive, définitive du président, au poste de pilotage, pour raison d’annula- tion de scrutin, a retardé cette présentation.

Bien sûr, il se déclinera en réali- sations pluriannuelles, évaluées annuellement, à partir d’indica- teurs préalablement définis, pour être sanctionné en bout de par- cours, aux prochaines élections départementales.

C’est dire que le contribuable gua- deloupéen se doit de faire de ce document, un précieux livre de che- vet laïc pour lui permettre de s’adresser, voire d’interpeler avec pertinence ses conseillers départe- mentaux et les différents services en charge de son quotidien, du point de vue social. Car, cela relève aussi du dialogue social que les col- lectivités dites majeures et leurs élus devraient entretenir avec les citoyens. Nous ne le répéterons jamais assez.

Les actions y sont répertoriées selon trois axes :

- Axe 1 : «Penser et agir pour plus de solidarités».- Axe 2 : «Penser et agir pour l’at- tractivité du territoire».

- Axe 3 : «Les défis d’une administra- tion et d’une gouvernance territo- riale modernes et efficientes».

Ces axes d’intervention s’appuient sur un Budget primitif (BP) 2022 qui s’établit en mouvements réels à 788,1 M€, soit 676,6 M€ en fonc- tionnement et 111,5 M€ en inves- tissement. On note :

- L’insertion sociale et profession- nelle, l’aide sociale à l’enfance, la protection maternelle et infantile, les personnes âgées et handicapées pour un montant de 438,3 M€.

- Le Revenu supplémentaire d’activité (RSA) pour un mon- tant de de 266 M€.

- L’insertion pour un montant de 14,5 M€.

- Les travaux routiers tels que le confortement de plusieurs ouvra- ges d’art et la poursuite de l’aména- gement de la Route départemen- tale106 qui desservira le futur CHU, pour une enveloppe de 22 M€.

- Les collèges pour un montant de 18,3 M€ dont 7,45 M€ pour le confortement parasismique, 7 M€ pour les grosses réparations et 4 M€ de travaux neufs.

- Les équipements portuaires pour la poursuite des travaux d’aména- gement bénéficieront d’un mon- tant de 8,9 M€.

- Les communes ne seront pas en reste, pour un montant de 7,1 M€ affecté à l’aide à l’investissement des communes (Fonds d’aide aux communes).

Trois axes d’intervention dont le sens a été défini par : «Penser Guadeloupe, Agir Guadeloupe»que permettra «une gouvernance terri- toriale moderne et efficiente».

On se prend à rêver quand on connait le poids de la puissance éta- tique sur la «gouvernance» du pays Guadeloupe.

Alors, nous craignons fort que cette ambition «Agir Guadeloupe», ne soit qu’un slogan de façade, en direction du peuple qui réalise de plus en plus l’urgente nécessité d’un pouvoir politique domicilié en Guadeloupe, par un statut d’auto- nomie, revendiqué par le Parti Com- muniste Guadeloupéen depuis 64 ans et auquel s’accroche, depuis quelques années, toutes les organi- sations politiques qui en ont pris conscience. «Mieux vaut tard que jamais cependant».

Pourtant, s’il est vrai que figure mention dans ces 18 pages de pré- sentation, de certains plans de financement par emprunts garantis à parité entre les 2 collectivités majeures, Conseils départemental et régional, il n’y a par contre aucune trace d’ambition affichée d’un Congrès des élus pour présen- ter à l’Etat un projet quelconque de sortie de la tutelle coloniale. Peut-on donc parler de «gouvernance terri- toriale moderne et efficiente»ou de statu quo ?

En conséquence, le peuple guade- loupéen, ne peut que renforcer sa vigilance, poursuivre ses réflexions et maintenir sa volonté d’obliger l’ensemble des élus à oeuvrer en synergie également, dans le sens d’une Guadeloupe empruntant la voie de l’émancipation. L’heure ne doit plus être à la temporisation pour préserver des mandats électifs.