Premier bilan des Assises de la sécurité routière

Depuis le 17 mars, la préfecture de Guadeloupe a lancé des Assises de la sécurité routière. Durant un mois se sont succé- dées différentes tables rondes ouvertes à tous les citoyens dans le but d’échanger et de balayer ensemble les différents enjeux liés aux dangers de la route. Ainsi, elles vont permettre de réfléchir à la mise en place de nouveaux projets pour réduire les tristes chiffres en Guadeloupe en matière de sécurité routière.

La fragilité des chiffres de la sécurité routière a incité la préfecture a organisé une série de rendez-vous avec les Guadeloupéens pour échanger sur un thème qui touche particulière- ment le département. «Le nombre d’accidents est similaire à celui de l’an passé mais le nombre de blessés graves a augmenté et cela nous préoccupe. Bien sûr, nous avons eu des années bien plus noires. En 2000, 100 personnes étaient tuées sur nos routes. En 2018, ils sont 33. Nos actions en termes de prévention et de sensibilisation portent ses fruits mais ce n’est pas suffisant. De plus, à la sortie des confinements, les gens ont envie de rouler et les incivilités se multiplient. Voilà pourquoi nous avons mis en place ces tables rondes»explique Dina Latchouma- ya, coordinatrice départementale de la sécurité routière.RÉFLÉCHIR ENSEMBLE

Le département de la sécurité rou- tière de Guadeloupe mène plus de 500 actions par an sur le territoire avec conviction pour mettre en garde la population contre les dan- gers de la route mais elle souhaite encore aller plus loin. «A travers ces assises, nous voulions réellement comprendre les ressentis des gens et déterminer avec eux les bons canaux de communication. Nous avons besoin de comprendre nos limites pour ensuite tenter de les dépasser. Car, malgré le fait que nous occu- pions le terrain à travers différentes campagnes médiatiques, présences dans les écoles et événements popu- laires et nos appels répétés à la pru- dence, les résultats ne sont pas bons. Nous devons ainsi reposer les bases et travailler sur le message».

Education, formation, covoitu- rage, mobilités douces, transports pu-blics, comportement au volant, de nombreux thèmes ont été évo- qués au cours de ces tables rondes et il semblerait que ces sujets de société aient mobilisé l’attention.«Nous avons été très surpris de la forte mobilisation et de l’engoue- ment lors de nos rencontres avec la population. Beaucoup sont lassés de ce fléau et aimeraient pouvoir se sentir davantage en sécurité sur les routes de l’archipel. Nous avons pu récolter des nombreuses idées a uprès d’acteurs de tout univers qui vont nous permettre d’avancer, nous l’espérons, dans le bon sens».METTRE EN PLACEDES ACTIONS CONCRÈTES

En effet, à l’issue de ces assises, un document sera rédigé à desti- nation du préfet. «Nous allons présenter un premier bilan au début du printemps avec quelques pistes à évoquer mais le travail de rédaction va se faire sur les cinq prochaines années. Nous avons des pistes de réflexions et d’ana- lyses qui se sont ouvertes à nous et il est important que nous prenions le temps de trouver les meilleures p ropositions adaptées à notre ter- ritoire. Nous travaillons tous dans le but de pouvoir circuler avec plus d e sérénité et c’est notre devoir d’être pertinents face aux attentes de la population».

L’idée n’est donc pas de se précipi- ter mais de trouver des solutions pour le long terme. «La répression est bien sûr une réponse rapide et efficace et qui offre de bons résul- tats, notamment avec l’installation des radars, mais ce n’est pas l’unique solution. Nous ne pouvons pas mettre des dos d’ânes partout, ce qui freine la circulation des ser- vices d’urgence, mais peut-être fau- drait-il augmenter les effectifs de police et instaurer des contrôles de p olice plus réguliers, ou encore durcir davantage les peines de pri- son de récidivistes. De notre côté, n ous sommes disposés à écouter les propositions comme le dévelop- pement les infrastructures pour les cyclistes et les cyclomotoristes. Nous aimerions aussi faire évoluer l e comportement des con-duc- teurs. Chacun doit se prendre en main. La sécurité routière est liée à la responsabilité individuelle. Nous avons la chance en Guadeloupe d’avoir un réseau routier de qua- lité mais également propice aux comportements abusifs et aux excès de vitesse. La courtoisie au volant doit être remise également au centre des débats. Il est dans l’intérêt de tous».