Un 1 er mai de résistance, de solidarité et de poursuite de la lutte engagée

Parmi les organisations qui ont pris part au défilé, il y avait des syndicats, des politiques et des représentants du monde cultu- rel. Le journal Nouvelles- Etincelles les a interrogé sur la tenue de ce 1 er mai post élections présidentielles.

Jean-Marc Angèle, Secrétaire général de Solidaire Guadeloupe

Quel enseignementtirez-vous de ce 1 e r mai ?

C’est un bilan positif, malgré les dégâts causés par les intempéries de la veille. La population a répondu à l’appel. Le 1 er mai est une étape de la lutte que nous menons.

Avec la réélection d’EmmanuelMacron, quelle perspective d’ave- nir pour les travailleurs que vous défendez ?

Même avec un changement de gouvernement, Emmanuel Macron ne changera pas d’un iota sa poli- tique d’austérité. De sa réélection, nous n’attendons rien de lui. L’Etat fait son affaire et nous, nous conti- nuons notre lutte avec espoir. Nous sommes disposés à rencontrer toutes les collectivités, les instances qui sont en capacité d’influer sur le cours des choses. Nous encoura- geons les professionnels de santé, salariés et libéraux suspendus, à poursuivre leur mouvement.Jocelyn Zou porte- parole des sapeurs- pompiers

Concernant les pro- messes électorales d’Emmanuel Macron, on ne sait plus sur quel pied danser avec lui ! S’agissant de la situation des professionnels de santé suspen- dus, les choses ont tendance à changer tout doucement

. Nous pensons qu’à un moment donné, la raison humaine l’emportera.

Le 1 er mai est un moment impor-tant où tous les syndicats, les travail- leurs, les chômeurs, les retraités se retrouvent ensemble. Le démantè- lement du Code du travail ne laisse personne indifférente. C’est la pré- carité à outrance.Suite à l’élection d’EmmanuelMacron, quelle perspective d’avenir pour les travailleurs guadeloupéens ?

Bien malin celui qui peut prédire. Nous aurions souhaité qu’il revienne à de meilleurs sentiments envers les travailleurs et qu’il reconnaisse nos différences par rapport à la France. Les Guadeloupéens, les Guyanais comme les Martiniquais ne sont pas considérés au même titre que les Français de l’Hexagone. Plus que jamais, nous refusons l’obli- gation vaccinale toujours en vigueur, en dépit de toutes les exactions perpétrées par les autorités. Plus que jamais nous sommes debout pour défendre nos droits et notre dignité !Félix Flémin Secrétaire général du PCG

Quel messageenvoyez-vous à la population ?

C’est un message de lutte. Le 1 er mai est la journée internationale de luttes des travailleurs, élargie à la lutte du peuple guadeloupéen. C’est la construction d’une réponse au système de domination que nous devons être en capacité de porter ensemble. La réponse c’est l’éman- cipation. C’est s’affranchir de toutes les formes de domination. Celle de l’Etat français mais aussi celle du sys- tème capitaliste qui frappe les tra- vailleurs et qui imprime sur toute la société guadeloupéenne. Un sys- tème qui divise les gens, qui favorise le capitalisme français et fait pros- pérer le colonialisme français. Ce 1 er mai devrait nous permettre de nous mettre ensemble pour construire une réponse guadelou- péenne en direction de l’émancipa- tion du peuple. C’est ce pourquoi, nous travaillons au Parti Communiste Guadelou-péen. C’est ce à quoi nous appelons les travailleurs et l’ensemble du peuple guadeloupéen dans sa diversité de structuration, d’organi- sations politiques, économiques, syndicales, culturelles, pour cons- truire un projet d’émancipation pour notre pays. C’est cette déci- sion et orientation que nous devons prendre après ce 1 er mai.Après l’élection dd’EmmanuelMacron, comment sortir de cette impasse sociale ?<

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Il faut que l’Etat français entende la réponse guadeloupéenne. Nous devons rester «lyanné»et soudés. Il faut imposer au pouvoir français, un pouvoir de justice, pour arrêter les suspensions et rétablir les travail- leurs dans leurs droits. La réponse est guadeloupéenne, quel que soit le pouvoir qui est en France.Teddy Pélissier pour le monde de la cultureQuel message adres- sez-vous à la population ?

Cela fait plus de trente-cinq ans que nous répétons les mêmes choses à tra-

vers nos revendications. Tout ce qui se fait actuellement était mûre- ment réfléchi par les colons. L’esclavage n’a pas été inventé pour rien ! Après les luttes de libération de nos ancêtres, l’esclavage a été aboli. Tant que nous n’aurons pas compris qu’il ne faut plus nous com- porter comme des moutons consommateurs, rien ne changera. Il faut que nous soyons libres dans nos têtes, mais, pour l’instant ce n’est pas le cas. Tant que nous ne nous affranchirons pas de leurs reli- gions, de leurs politiques, nous ne serons pas en mesure de nous assu- mer en tant que peuple et nous n’irons nulle part.