LE PROBLÈME DES INONDATIONS EN GUADELOUPE :Un problème récurrent

Ce n’est ni la première, ni la dernière fois, que sera évoqué le problème des inondations en Guadeloupe.

C’ est une réalité qui prend sa source, tout d’abord avec l’installation de nouvelles habitations dans des zones inonda- bles, aménagées bien souvent par des privés qui louent des emplace- ments ou dans des espaces squat- tés. Dans d’autres cas, pour échap- per à la location de logement, cer- tains propriétaires n’hésitent pas à aménager leurs lopins de terre avec les moyens dont ils disposent, avec ou sans permis de construire.

Ainsi, beaucoup d’habitations ont été construites en zones maréca- geuses, comblées à la hâte. D’autre part, des immeubles poussent comme des champignons sur le territoire pour répondre certes à une demande de logements qui est forte. Mais, l’implantation de ces nouveaux bâtiments a un impact certain sur l’environnement.

Ce fut un temps où les autorités, quelles qu’elles soient, n’ont pas été assez vigilantes en matière d’aménagement du territoire. Beaucoup d’implantations de bâtiments collectifs continuent à se réaliser sans concertation avec les riverains qui sont les mieux à connaître leur environnement.

Seuls sont pris en compte, les résul- tats théoriques des bureaux d’étu- des qui, le plus souvent, ne font aucune enquête commodo et incommodo pour éviter les inonda- tions ou les odeurs pestilentielles liées à leur construction.

Il faut aussi reconnaître que, cer- taines habitations continuent à se développer en zones dangereuses, sans aucune réaction du maire dans certaines communes.

La Guadeloupe, comme partout ail- leurs, subit les effets du dérègle- ment climatique. Dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 avril 2022, une masse d’air chaude et humide a traversé l’archipel, entrainant de très fortes précipi- tations sur les communes de Pointe-à-Pitre, Abymes et Gosier. Ces dernières ont été inondées en très peu de temps par des pluies torrentielles causant une victime, retrouvée décédée dans son véhi- cule submergé dans le secteur de Grand-Camp et un homme porté disparu, emporté par l’eau, près de la Marina du Gosier. Dans les hauteurs de Grand-Bois Gosier a été retrouvé dans sa voiture par les sapeurs-pompiers, un homme en raideur cadavérique, hors zone inondée. Les circonstances exactes de ce décès font encore l’objet d’in- vestigations.

Il s’agit d’un risque naturel connu, à répétitions, qui devait être depuis longtemps traité en amont et qui doit relever d’un plan de gestion active.

On est en droit de se demander pourquoi le principe de précaution n’est pas systématiquement appli- qué en Guadeloupe, comme c’est la règle sur tout le territoire français ? Ne perdons pas de vue que nous entrons dans la période cyclonique. Les victimes des inondations ne peuvent se satisfaire uniquement des messages verbaux de solidarité des élus alors qu’elles ont une fois de plus tout perdu.

Après cette catastrophe naturelle, des décisions courageuses doivent être prises pour, d’une part, préser- ver des vies humaines et, d’autre part, éviter un bis repetita.