Le sens des commémorations

Les commémorations sont des moments de souvenirs indispensa- bles… pour se rappeler du passé glorieux ou pas des évènements qui ont marqué une époque… et de transmettre aux générations qui se succè- dent, la mémoire

T out au long au de l’an- née, on commémore des évènements qui ont marqué la mémoire collective et qui sont entrés dans l’histoire.

Dès son origine, plusieurs évè- nements ont ponctué la vie du peuple guadeloupéen jusqu’à nos jours. Pour preuves, les luttes héroïques de Delgrès et de ses compagnons, confrontés aux troupes du Général Riche- panse venu rétablir l’esclavage à la demande de Napoléon, la résistance féroce d’Ignace et de ses compagnons à Baimbridge, sans oublier l’apport de Ger- trude à Petit-Bourg et de la mulâtresse Solitude pour la défense de la liberté.

C’est le caractère des évène- ments historiques qui leur donne tout leur sens. En Guadeloupe, les premières commémorations du mois de Mai débutent avec le 1 er Mai, journée de revendica- tions des travailleurs. Ensuite vient le 8 mai 1945, victoire des alliés sur l’Allemagne nazie, célé- brée par la France chaque année.

Pour ceux qui appellent de leurs voeux à ce que l’on efface de la mémoire collective, certains faits historiques de Guadeloupe, ils ne devraient pas prendre part au «bal masqué» des autres, avec ceux qui fêtent à leur tour, la mémoire de leurs ancêtres.

Les 26 et 27 mai, l’Etat colonial a massacré la population désar- mée à Pointe-à-Pitre, entrainant de nombreux morts et de nom- breux blessés. Une affaire restéeopaque jusqu’à ce jour. Ce qui empêche les Guadeloupéens de faire leur deuil et de réclamer les réparations qui s’imposent, comme cela se fait partout ail- leurs dans le monde civilisé.

Le 28 mai 1802, c’est le sacri- fice de Delgrès, d’Ignace et de leurs compagnons.

Il y a des commémorations qui dérangent certains esprits cha- grins, comme les évènements du mois de Mai en Guadeloupe. Certaines personnes estiment à tort d’ailleurs que ce qui s’est passé durant quatre siècles d’exploitation de l’homme noir, fait partie du passé et qu’on ne devrait plus en parler pour être bien vu.

Ces personnes encore aliénées, ont du mal à reconnaître qu’elles descendent de la lignée des hommes africains réduits en esclavage par les ancêtres de ceux-là même qui nous dirigent encore aujourd’hui.

Les commémorations sont des moments de souvenirs indispen- sables, d’une part, pour se rappe- ler du passé glorieux ou pas des évènements qui ont marqué une époque, mais c’est aussi une façon d’attirer l’attention de la société sur des faits réels et de transmettre aux générations qui se succèdent, la mémoire.

C’est le célèbre Marcus Garvey qui disait : «Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture, ressemble à un arbre sans racines».