Quatre députés pour la Guadeloupe Pour quoi faire ?

Cette nouvelle manda- ture, qui s’ouvre, nous montre bien les diver- gences notables, les tirail- lements qui existent déjà entre les députés guade- loupéens, autour de la question de la création d’un groupe parlemen- taire, propre aux der- nières colonies françaises, à l’initiative de deux députés guadeloupéens.

L’ analyse des résultats sortis des urnes à l’occasion des législa- tives met en exergue, comme en 2017, un désintérêt pro- fond de l’électorat, frisant la rupture avec la chose poli- tique. L’élection de quatre nouveaux députés, avec 28% des électeurs, constitue une nouvelle distribution des cartes, de visages, de person- nalités, mais, en aucun cas, ne signifie un changement poli- tique pour la Guadeloupe.

Fait paradoxal, comme un sacro-saint, tous prétendent oeuvrer pour défendre les intérêts de la Guadeloupe, alors qu’ils sont comme des aimants aux pôles de même nature. Donc, ils se repous- sent. Ces élus, qui défendent leurs propres prébendes et sont en permanence à la recherche de stratégies de Parti, ne partagent pas la même vision politique pour le développement global et durable de la Guadeloupe.

Cette nouvelle mandature, qui s’ouvre, nous montre bien les divergences notables, les tiraillements qui existent déjà entre les députés guadelou- péens, autour de la question de la création d’un groupe parlementaire, propre aux dernières colonies françaises, à l’initiative de deux députés guadeloupéens.

Cette polémique, qui englue encore un peu plus la vie publique en Guadeloupe, n’est pas de nature à encourager les électeurs récalcitrants, les abs- tentionnistes, à accorder leur confiance à tous ceux qui vien- dront prochainement récla- mer leurs suffrages.

A défaut de pouvoir se mettre ensemble à cause des enjeux politiques à venir, les parle- mentaires guadeloupéens gagneraient à exploiter ce qui fait leur différence, donc la plu- ralité de groupes, pour défen- dre avec force les intérêts pro- pres à la Guadeloupe, où qu’ils sont appelés à siéger.

La situation dans laquelle ils ont quitté la Guadeloupe est plus qu’explosive une nouvelle fois et exige un règlement rapide. C’est à ce tournant que les attend la population. Il ne faut pas se faire d’illusion. Il n’y aura pas de sortie de la crise généralisée, sans réhabilitation des professionnels de santé suspendus, ni sans l’abolition de nos rapports coloniaux et assimilationnistes avec la France, à plus long terme.

Au vu des déclarations des différents députés fraîche- ment élus, telle n’est pas leur démarche de poser la ques- tion de la décolonisation de la Guadeloupe. Il ne faudra s’attendre qu’à des mesures d’adaptation et d’ajuste- ment des lois et des règle- ments de l’Etat.

Et si c’était là, la cause de l’abs- tention massive aux différents scrutins ! Chiche alors !