ELECTIONS PRÉSIDENTIELLES : LA CLAQUE !

D epuis le 1 er tour des élec- tions présidentielles françai- ses, des amis, des électeurs, voire même des militants, ne ces- sent de nous interpeler sur la posi- tion de non-participation du Parti à ces élections. Les «dirigonflistes», ceux toujours à la recherche du «coup gagnant», que de longues années de pratiques militantes nous ont appris à détecter avant vent, ne nous intéressent pas, parce que nous savons que ce qui les intéres- sent, ce n'est pas le Parti, sa poli tiq ue et sa fonction dans notre société. Mais, parmi ceux qui nous interrogent, il y a des compatriotes de bonne foi. Ceux qui ont souffert sous la mandature Sarkozy et qui voient l'état de notre pays, ceux qui ont de l'estime pour le Parti. Alors, ils pensent tout bonnement, des fois sous la pression médiatique, que si on change Sarkozy et la droite les cho - ses iront mieux, surtout pour ceux qui vivent dans des difficultés. Nous avons expliqué avec patience que les communistes guadeloupéens sont les combattants anticapitalistes et anti-impérialistes les plus résolus. Nous sommes en opposition frontale avec la politique de l'Union Européenne basée sur la libre concurrence, la libre circulation des capitaux, le pouvoir de la finance. Mais nous affirmons que l'objet de notre Parti, sa responsabilité c'est de défendre dans tous ses actes les intérêts supérieurs de la Guadeloupe et desGuadeloupéens. Cela signifie que nous ne pouvons participer au combat politique pour faire reculer la droite et le capitalisme en France que si une victoire du camp de la «gauche» peut contribuer à la résolution du problème que nous considérons comme capital pour assurer le développement de notre pays et l'épanouissement de l'homme guadeloupéen : La décolonisation de la Guadeloupe. Nous sommes au regret de dire qu'aucun des candidats qu'on nous a demandé de soutenir : Mélenchon au 1ertour et Hollande au 2etour n'a inscrit dans son programme la reconnaissance de l'existence d'un peuple guadeloupéen sous domination colo- niale de la France. Ni l'un, ni l'autre ne s'est engagé à prendre des disposi- tions pour rendre effective l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple guadeloupéen. Mieux, ils ont affirmé sans état d'âme, comme tous les autres candidats à l'élection Présidentielle que la Guadeloupe fait partie de la nation française et le caractère une et indivisible de la République française. Nous devons à la vérité de dire qu'il y a un seul candidat qui s'est situé en dehors de ce consensus franco-français c'est celui du NPA : Poutou. Mais, il n'a pas pris l'initiative d'ouvrir une discussion avec notre Parti. Quelle n'a pas été ma surprise de recevoir mercredi en début de soirée, d'un de ces compatriotes qui a manifesté son énervement après avoir pris connaissance du communiqué du Parti de nonparticipation à l'élection présidentielle. Il était encore furieux et je m'apprêtais à le «ramasser». Mais, il n'en avait pas contre nous, mais contre Hollande, contre les Français. Il n'arrivait pas à digérer me disaitil, qu'en 2h30 de débat, ni Hollande, ni Sarkozy n'avait eu un seul mot pour la Guadeloupe, pour ce qu'ils appellent «l'Outre-mer». Lui de me dire : C'est le Parti qui a raison, pour tous ces hommes politiques français, la Guadeloupe c'est la France, nous n'existons pas pour nous-mêmes. Je viens de prendre une claque, mais je retiendrai la leçon. Personne n'est mieux placé que moi pour parler au nom de la Guadeloupe a-t-il conclu l'air d'avoir reçu une révélation. Merci mon frère de prendre ta place dans le club Guadeloupe, mais fais attention, ne tend pas l'autre joue, car, ils sont capables de remettre ça.