L’Appel du 19 juin 1940 de trois hommes de couleur Une mobilisation pour sauver leur «grande et chère patrie»

La vérité historique, comme la vérité scientifique, peut se construire à partir de témoignages humains, matériels ou immatériels, d’hypothèses, d’interprétations.

C’est en vérité ce que j’ai tenu à souligner par la publication dans le numéro 981 du 30 juin 2022 de «l’Appel du 19 juin 1940 de trois hommes de couleur». Cette publication, par une malencontreuse erreur, n’a pas été accompagnée du présent article destiné à indiquer la source du document publié. En adressant des excuses à l’historien à l’origine de cette recherche ainsi qu’aux lecteurs du journal, l’hebdomadaire Nouvelles Etincelles répare cette erreur dans ce numéro pour leur permettre de comprendre l’esprit de cette publication.
L’une et l’autre de ces deux vérités historique et scientifique sont susceptibles d’être remises en question, en raison de l’alternance des générations et de l’avancée des moyens d’investigation.
La recherche scientifique qui est tournée vers le futur, pour tenter d’assurer le bonheur de l’humanité, a l’avantage de procéder à des expérimentations répétitives, en faisant varier les paramètres mais en observant rigoureusement le principe de précaution

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Les faits historiques, par contre, ne peuvent se reproduire à l’identique. Alors, la recherche de la vérité historique, tournée vers le passé, est confrontée souvent à d’énormes difficultés, quand on ne peut plus compter sur les témoignages de différentes natures, disparus, ou souvent altérés, ou quand les faits sont qualifiés de «secrets d’Etat», Dans le domaine historique, plus particulièrement, la Guadeloupe attend encore beaucoup sur son passé colonial. Nos compatriotes historiens qui ne baissent pas les bras en s’intéressant à ce passé, nous permettent de l’entrevoir de façon de plus en plus claire, certes sans qu’on puisse décréter que c’est la vérité.
Alors oui, beaucoup de Guadelou-péens doivent découvrir avec un immense plaisir, la contribution de ces trois hommes de couleur, fils d’esclaves, pour sauver leur «grande et chère patrie», la France, de la déroute causée par la deuxième guerre mondiale, 1939-1945.
Gratien Candace, né le 18 décembre 1873 à Baillif (Guadeloupe) et décédé le 11 avril 1953 à Lormaye (Eure-et-Loir France), Maurice Satineau, né le 18 septembre 1891 à Baie-Mahault (Guadeloupe) et décédé le 13 septembre 1960 à Paris (France), députés de la Guadeloupe, Galandou Diouf, né le 14 septembre 1875, à Saint-Louis (Sénégal) et décédé le 6 août 1941 à Cannes (Alpes-Maritimes France), député du Sénégal, ont eu sans aucun doute, la conviction et la fierté d’avoir accompli leur devoir.
Ce document que René Bélénus, chercheur en histoire, nous fait partager, ne peut que conforter le mérite de nos compatriotes partis à la dissidence pour sauver la France. Certains avaient-ils enten-du aussi cet appel du 19 juin 1940, au lendemain de celui du Général de Gaulle le 18 juin 1940, formulé par une lettre adressée au président de la République française, Albert Lebrun ? Albert Lebrun est né le 29 août 1871 à Mercy-le-Haut (France) et est décédé le 6 mars 1950 à Paris. Il a été président de la 3e République française du 10 mai 1932 au 11 juillet 1940.
Abstraction faite de l’engagement tant politique que social très controversé légitimement, en tant qu’élus de la Guadeloupe, en ce qui concerne les deux Guadeloupéens, Gratien Candace et Maurice Satineau, nous voulons seulement «rendre à César ce qui appartient à César» en prolongeant cette volonté de partager de l’historien chercheur René Bélénus, en direction de nos lecteurs. Il leur appartient de se pencher sur la l

ittérature concernant ces deux députés dont certaines actions peuvent inciter à des «déboulonnages» intempestifs, ce que nous n’encourageons pas.