Renseigner au mieux les candidats au retour au péyi

L’association Alé Vini a organisé il y a peu un afterwork au Comptoir des Saveurs à Jarry dans le but de faire se rencontrer les candidats au retour au péyi et les acteurs politiques et économiques qui agissent sur ce sujet. A travers ce meet-up, ils étaient une centaine de personnes à échanger, discuter et évaluer les solutions possibles pour une installation réussie.

«Nous oeuvrons pour le retour des forces vives en Guade-loupe». Le projet de l’association Alé Vini est clair et défini. Créé en 2019 sur le modèle de la structure martiniquaise, Alé Vini Guadeloupe a, depuis, établi ses champs d’action et souhaite aider les candidats au retour au péyi dans leurs questionnements, leurs démarches mais également dans leur recherche d’emploi. «Ce meet-up était le premier événement de ce type que nous organisions. Les personnes présentes ont réellement apprécié le format et nous sommes ravis du résultat. Nous allons reproduire et rendre réguliers ces rendez-vous» confie Samuel André, bénévole actif au sein de l’association Alé Vini.
CRÉER UN RÉSEAU
ÉCONOMIQUE
Selon les enquêtes menées par l’association, les freins au retour au péyi sont majoritairement liés à la recherche d’un emploi et ce meet-up était l’occasion de remédier à cela en mettant en relation recruteurs et candidats. «Beaucoup de Guadelou-péens sont partis étudier à l’étranger et souhaitent revenir pour mettre à disposition les compétences acquises mais ils ne savent pas où postuler

. Nous tentons de mettre en contact les acteurs de la vie économique (entreprises, collectivités, missions locales, Pôle Emploi, Ladom, organismes de recrutement et formation) avec des candidats intéressés par tout type de poste et tout type de secteur, hautement qualifiés ou polyvalents. Nous sommes cette passerelle physique d’informations et nous partageons également des offres d’emploi, qui sont vérifiées et toutes en CDI». En effet, Alé Vini présente régulièrement via les réseaux sociaux des opportunités professionnelles. «Nous avons créé une plateforme numérique pour référencer tous les CV et candidatures spontanées que nous recevons. Nous les transférons par la suite à notre réseau. Il est important de jouer sur la solidarité pour créer une nouvelle dynamique sur notre territoire» ajoute-t-il.
DES CANDIDATS TOUJOURS
PLUS NOMBREUX
De plus, la crise sanitaire a eu, certes, un impact économique mais surtout moral. De nombreux ultramarins, loin de leur famille durant ces périodes compliquées, expriment aujourd’hui le désir de revenir sur leur terre et de renouer les liens. «Nous ressentons une vraie vague de retours des Guadeloupéens qui veulent retrouver un cadre de vie sain et qualitatif. Mais, au-delà de l’aspect professionnel, ils sont parfois perdus dans les démarches de la vie courante et nous essayons d’intervenir à différentes échelles». En effet, lorsqu’on décide de rentrer au péyi, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte comme la question du logement et de l’éducation. «Certains n’ont pas forcément envie de retourner chez leurs parents après avoir vécu en autonomie durant des années. D’autres reviennent s’installer avec leurs enfants et recherchent le meilleur système éducatif. On a tendance à croire que les freins au retour au péyi sont naturellement liés à l’emploi mais ils sont aussi liés à la logistique. Il est parfois beaucoup plus simple de trouver un emploi qu’un hébergement confortable en Gua-deloupe. Depuis plus de 50 ans, nous connaissons ces carences et pour autant rien n’a évoluer… C’est un fait qui nous agace et que nous faisons remonter aux instances dès que nous le pouvons».
METTRE EN PLACE DES STRATÉGIES ET PLANS D’ACTIONS
L’association Alé Vini a du pain sur la planche. «Nous ne maîtrisons pas encore tous les éléments pour offrir des conseils adaptés et personnalisés. C’est pour cela que nous sommes en train de travailler sur des événements avec la présence de coachs qui auraient la capacité d’offrir des connaissances solides et pertinentes aux candidats». Alé Vini a conscience de l’importance d’attirer les jeunes actifs en Guadeloupe. «Nous faisons un travail de fourmi pour déconstruire les idées reçues et aprioris sur le retour en Guade-loupe. Bien sûr, il sera plus difficile de trouver un emploi dans l’aéronautique qu’en métropole par exemple. Bien sûr, les conditions salariales ne sont parfois pas à la hauteur. Bien sûr, les contraintes de l’insularité existent. Nous sommes une île avec ses limites mais également avec ses richesses. Le tourisme, le secteur du digital, tous ces secteurs recrutent énormément et sont demandeurs de pépites et de talents aux profils atypiques. Il est important d’ajuster son projet du retour au péyi et de rechercher la meilleure employabilité».
De plus, Alé Vini s’active également pour rendre plus visible les aides à la mobilité. «La communication sur les coups de pouce financiers disponibles doit être accentuée. Certains ne savent pas qu’ils sont éligibles alors qu’elles pourraient faciliter une prise de décision. Encore une fois, ce sont des choses sur lesquelles nos représentants politiques devraient se pencher. Le dialogue manque cruellement et c’est bien dommage. Le temps de l’action est venu si l’on veut rendre attractif notre territoire. Nous faisons de notre mieux à travers ces meet-up pour gagner en efficacité et palier à cela. Nous sommes déterminés et engagés à redonner confiance auprès des Antillais de l’autre bout du monde» insiste Samuel André.
Alé Vini Guadeloupe
aleviniguadeloupe@gmail.com