Iedom : Synthèse du rapport annuel économique 2021

Après une année 2020 marquée par le début de la crise sanitaire, les indicateurs macroéconomiques et les chiffres d’affaires des entreprises de la Guadeloupe sont mieux orientés en 2021, sans toutefois rattraper leurs niveaux d’avant-crise.

Malgré des indicateurs sanitaires dégradés, l’indicateur du climat des affaires (ICA) a bien résisté jusqu’au 3e trimestre 2021, et remontait progressivement vers sa moyenne de long terme. Mais il chute lourdement au 4e trimestre de l’année, les revendications sociales et politiques survenues en fin d’année impactant fortement l’activité des entreprises et le moral de leurs dirigeants.
Les évolutions sont cependant très différentes d’un secteur à l’autre. Le secteur du tourisme enregistre une activité plus élevée qu’au 4e trimestre, même si elle demeure en deçà des niveaux prévalant avant la pandémie. Les professionnels du secteur des industries agroalimentaires (IAA) font également état d’une amélioration de leur activité. Le bilan est plus mitigé dans les autres secteurs, en particulier le BTP et l’industrie (hors IAA) qui subissent de fortes hausses de prix et des difficultés d’approvisionnement (en ter-mes de délais et de régularité), voire des pénuries. Globalement, les chefs d’entreprises s’attendent à un impact relativement modéré de la guerre en Ukraine, même si le conflit devrait accentuer les tensions sur les prix et l’approvisionnement. Cependant, si la majorité des entreprises subissent cette inflation, seule la moitié d’entre elles la répercute totalement dans ses tarifs.
UNE REPRISE CONTRAINTE
PAR LES SUITES DE LA CRISE SANITAIRE ET LES MOUVEMENTS SOCIAUX
En 2021, l’économie guadeloupéenne est en phase de reprise après la chute brutale de l’activité en 2020, due à la pandémie de Covid 19. La croissance est estimée à 1,9% en volume soit un rebond relativement faible après la baisse significative de l’année précédente, estimée à 4,9%. Cette reprise fluctue toutefois en fonction des pics pandémiques et des mesures sanitaires qui les accompagnent tout au long de l’année ainsi que des mouvements sociaux.
Dans ce contexte, le gouvernement a mis en place depuis le début de la pandémie, un panel de mesures destinées à soutenir l’économie et à préserver l’emploi. Ainsi, 1,2 milliard d’euros d’aides ont été distribués à fin 2021, dont 627,3 millions d’euros au profit de 4 200 entreprises délivrés par les banques de la place sous forme de Prêts Garantis par l’État. Essentiellement octroyés en 2020, ces concours ainsi que l’épargne «forcée» ou de précaution constituée par les agents économiques, ont alimenté cette année-là une activité bancaire exceptionnelle. Celle-ci a retrouvé en 2021 un rythme de croissance plus «normal», proche de son niveau d’avant-crise sanitaire. En Guadeloupe, les entreprises peinent à retrouver leurs niveaux d’avant crise et des disparités sectorielles persistent.
Globalement, les professionnels interrogés par l’Iedom font état d’une hausse de leur chiffre d’affaires en 2021, mais celle-ci ne compense pas totalement la baisse de 2020. L’année 2021 est particulièrement marquée par le retour de l’inflation à partir du second semestre, principalement sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie. Une large majorité des chefs d’entreprise interrogés confirme avoir subi une hausse sensible des prix, liée au coût du fret ou au prix d’achat des marchandises. La Guadeloupe, comme le reste du monde, aborde l’année 2022 dans un climat particulièrement incertain : le déclenchement du conflit en Ukraine, la persistance de la crise sanitaire et les reconfinements massifs en Chine génèrent des difficultés d’approvisionnement et de fortes tensions inflationnistes.
De plus, les problématiques locales structurelles telles que l’accès à l’eau, l’assainissement des finances publiques communales ou encore l’attractivité du territoire pour mettre fin au déficit migratoire de la population, perdurent. Pour autant, des signaux favorables commencent à apparaître : l’ICA repasse en territoire positif au 1er trimestre 2022, le tourisme retrouve peu à peu sa clientèle traditionnelle, la consommation des ménages et l’activité dans l’industrie et le BTP se maintiennent en dépit des hausses du cours des matières premières et des pénuries ponctuelles.