La question de l’Autonomie ne date pas d’hier !

Nous sommes toujours très surpris d’entendre des compatriotes s’enflammer aux propos de dirigeants français sur une éventuelle «Autonomie» de la Guadeloupe. Comme si ce sujet était apparu brusquement avec Messieurs Macron et Lecornu.

Pourtant, des dirigeants communistes tels, Christian Sali-nière, historien du Parti Com-muniste Guadeloupéen, Christian Céleste, Félix Flémin, Claudy Chipo-tel -entre autres- se sont toujours évertués à expliquer que dès les années 1950, compte tenu du contexte mondial et après analyse de la situation du pays, le PCG proposait un statut d’autonomie.
Nous soumettons encore une fois à votre jugement et sortis des archives, des écrits qui témoignent de la véracité de nos propos car, compatriotes guadeloupéens, on ne construit rien à partir de mensonges, de non-dits ou sur des ruines. On déblaie, on garde les fondations qui semblent les plus solides, et on avance en intégrant les propositions, les idées nouvelles apportées par les citoyens, dans un esprit de consensus.
Il est nécessaire cependant de bien comprendre dans quel état était la Guadeloupe dans les années 1940-1950. Le pays était pauvre, il y avait de la misère, de l’insalubrité mais la Guadeloupe avait des distilleries, des usines, on buvait l’eau des rivières et des sources, nos plages n’étaient pas des cimetières d’hôtels à l’instar du Moule et de Saint-François), notre littoral n’était pas envahi et privatisé parfois par des gens venus d’ailleurs, maîtres du primaire et profs étaient des Gua-deloupéens, le Bumidom n’avait pas encore vidé le pays de ses forces vides, mais surtout, les travailleurs qui luttaient partout pour une vie meilleure, étaient soutenus par des dirigeants communistes qu’ils trouvaient physiquement et moralement à leurs côtés lors de revendications, de grèves, d’élections truquées se terminant souvent dans le sang.
Extraits de nos archives :
1956 : Les petits commerçants menacés de ruine doivent s’allier à la classe ouvrière s’ils ne veulent pas disparaître.
1957 : La Fédération Communiste de la Guadeloupe invite les Guade-loupéens de toutes opinions à se prononcer sur son projet de thèse relatif à la modification du statut politique du département.
Toujours en 1957 d’Euvremont Gène : «Placer la Guadeloupe sous la tutelle américaine n’est pas une solution acceptable». Ce qu’il faut, c’est changer la structure économique du pays dans le cadre d’une véritable union française.
1964 : Dans la conjoncture actuelle, notre revendication essentielle :
• Arracher un statut d’autonomie de la Guadeloupe dans le cadre d’une union avec la France. L’ennemi à abattre «le colonialisme français».
• Agir dans l’union au grand jour contre tous les bandits coloniaux et leurs hommes-liges locaux. Il est temps que nous nous décidions à compter sur nos propres forces pour arracher l’autonomie de la Guadeloupe qui ne nous sera jamais octroyé par un gouvernement au service des colonialistes.
Nous devons dénoncer systématiquement les responsables de la misère et de la répression engendrée par la départementalisation adaptée.
Notre pays n’est plus isolé et méconnu dans ce combat décisif contre le colonialisme. Dans le cadre de l’internationalisme prolatérien, nous bénéficierons de la solidarité agissante des peuples du monde entier épris de justice, de liberté et de paix.
On connaît la suite. La Droite et le gouvernement agitant Haïti com-me un épouvantail, l’irruption d’indépendantistes jusqu’au-boutistes et anti-communistes et les opportunistes de tout bord ont conduit le pays à l’impasse d’aujourd’hui.
Les communistes disent comment ils conçoivent l’autonomie aujour-d’hui. Tout peut être étudié, corrigé, amendé. Ceux qui se réclament indépendantistes, doivent en faire de même.
Une seule chose est nécessaire : être sincère pour que le peuple reprenne confiance en l’avenir.