Quels gestes adopter face à la brume des sables ?

Alors que l’Hexagone connaît un été caniculaire, Gwad’Air, l’Observatoire régional de surveillance de la qualité de l’air en Guadeloupe et Saint-Martin, dénote des épisodes du phénomène de brumes de poussières désertiques de plus en plus intenses et marqués sur l’arc antillais. Face à cela, elle s’attache régulièrement à informer la population des recommandations sanitaires prioritaires à adopter quotidiennement.

Le réchauffement climatique de notre planète a des conséquences désastreuses sur notre nature et l’une des premières conséquences de celui-ci est la désertification accrue en Afrique. En effet, l’assèchement de certaines zones, notamment des déserts, crée une augmentation des volumes de poussières volatiles. «Ces poussières désertiques se déplacent en fonction des vents dominants et arrivent en masse dans le sud de l’Europe mais aussi dans la zone Caraïbe. Nous sommes directement touchés par ces épisodes massifs que l’on appelle aujourd’hui brume de poussières» confie Céline Garbin, ingénieur d’études à Gwad’Air.
DES ÉPISODES TOUJOURS
PLUS INTENSES
Ces nuages de poussières désertiques apparaissent chaque année dès le mois de mars et peuvent s’étendre jusqu’au mois d’octobre. «Il nous est possible de prévoir l’arrivée de cette brume de sable. Les années se suivent, toutefois l’intensité de ces épisodes brumeux varient. Auparavant, les épisodes étaient assez constants et leur intensité était moindre. Aujourd’hui, ils sont variables d’un mois à l’autre. Nous avons réalisé malgré tout que la présence de ces poussières est plus intense dans nos territoires. Certaines retombent au sol grâce à la pluie mais d’autres font le tour du monde, créant ainsi une pollution atmosphérique».
Gwad’Air tente de surveiller de plus près et d’affiner ses prévisions en vue de communiquer au plus grand nombre. «Notre rôle est d’alerter la population lorsque nous prévoyons le dépassement des seuils réglementaires relatifs aux particules fines, établis pour la protection de la santé humaine. Nous sommes en étroit lien avec la préfecture pour la diffusion des recommandations et alertes lors de l’arrivée massive de ces particules et nous communiquons sur les bons gestes à adopter et recommandations sanitaires établies par l’Agence régionale de santé (ARS)».
DES COMPORTEMENTS
POUR SE PROTÉGER
Gwad’Air a mis en place une liste de gestes et comportements à adopter dans le quotidien face à ce phénomène. «La pollution de l’air extérieur et plus particulièrement les particules fines ont été classées, en 2013, par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérogène pour l’homme. Elles peuvent aussi être à l’origine d’inflammations ou d’irritations. Il est donc très important pour certaines personnes, notamment les personnes sensibles, asthmatiques, ou les femmes enceintes, d’être très vigilantes» ajoute Céline Garbin. Ainsi, il est conseillé en cas de gêne respiratoire ou cardiaque de prendre rapidement rendez-vous auprès d’un professionnel de santé. Privilégiez les sorties brèves et limitez les activités physiques et sportives à proximité des axes routiers fréquentés.
Durant ses périodes, il est également important de respecter l’interdiction de brûlage des déchets verts et de les déposer en déchetterie, d’éviter les barbecues et l’utilisation de produits chimiques et produits d’entretien. «Nous con-seillons également de ne pas fumer et d’aérer les locaux au moins 10 minutes par jour. En effet, beaucoup de personnes auront l’envie de se calfeutrer chez elles mais l’air intérieur n’est pas forcément plus sain, surtout si vous utilisez une climatisation mal entretenue».
COMMENT AGIR
FACE À CE FLÉAU ?
Le phénomène des brumes de poussières semble donc être entré dans la vie des Guadeloupéens et il y a peu de chances que les choses aillent en s’améliorant lorsque l’on voit l’augmentation générale des températures. «Dès lors, la qualité de l’air est malheureusement dégradée et les conséquences sur la santé peuvent être nocives comme vu ci-dessus. Nous relayons les informations dont nous disposons et prodiguons les meilleurs conseils aux autorités. A son échelle, le citoyen peut participer en réduisant les émissions de carbone liées aux activités humaines. Par ailleurs, l’impact écologique, sur le long terme, peut être lui, davantage maîtrisé si les entreprises et instances gouvernementales prennent des décisions fortes afin de réduire la pollution atmosphérique que nous connaissons à l’heure actuelle».
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