François Hollande Président !

E n effet, le 6 mai dernier, après une longue campagne électorale, réglée depuis des mois, plus précisément depuis la campagne des primaires socialistes, le candidat socialiste François Hollande a remporté le 2e tour des élec- tions Présidentielles, mettant par là même, un terme au mandat du Président sortant, Nicolas Sarkozy . Il devient, depuis l'avènement de la VeRépublique, le deuxiè - me homme politique de la gauche socialiste à accéder à cette haute fonction que la Constitution de 1958 a taillée sur mesure pour le Général De Gaulle. Les Français, la fièvre média - tique aidant, se sont passionnés pour ces élections. Il faut ajouter tout de même que le quinquen- nat de Nicolas Sarkozy avait cristallisé tous les mécontente - ments. Il existait un vrai désir de tourner la page du Sarkozysme. Ils sont 80% à avoir participé au2e tour de ces élections contre 79% au 1er tour. C'est un signe de bonne citoyenneté qui ne doit pas masquer pour autant qu'en 2007, ils étaient 84% au 2etour

. Ce recul de 4 points porte aussi un message qu'il faut cher- cher à décrypter. François Hollande est élu avec 51,64% des voix exprimées cont - re 48,36% à Sarkozy. La mobilisation étant très faible au 2e tour, 0,87% d'électeurs supplé- mentaires, cela signifie qu'il a bénéficié d'un bon report de voix à gauche et qu'il a le plus profité des voix du Modem et du Front National qui se sont expri - mées. Car , si on tient compte du fait que les bulletins blancs et nuls ont progressé de seulement 1 400 000 voix entre les deux tours, et que l'abstention n'a pas augmentée, il faut se rendre à l'é- vidence que le Modem et le Front National ont réglé cette élection. Comment vont se repositionner les forces pour repartir à l'assaut de la citadelle. La bataille pour les législatives nous apportera sûre - ment un début de réponse. La page est belle et bien tournée. Nicolas Sarkozy a passé le pouvoir à François Hollande, dans une cérémonie protocolaire marquée de simplicité et de dignité, dans des rapports répu - blicains, tout à fait dans la conti - nuité de son discours du 6 mai, après l'annonce de sa défaite. François Hollande parti, dès l'après-midi de son investiture, à la rencontre de la chancelière Allemande, Angela Merckel, celle qui tient le cordon de la bourse en Europe a déjà les mains dans le cambouis. Il sait que les puissances financières de France, d'Europe et du monde l'attendent pour savoir, s'il va les aider à éteindre les feux sans rien perdre de leurs richesses ou si au contraire il va les secouer, les mettre face à leur responsabilité dans les misères et les souf - frances qui mutilent les hommes partout sur la planète. Mais, sait-il aussi que, c'est sur ce terrain-là que ceux qui ont choisi «Le changement maintenant» jugeront de sa capacité ou de sa volonté à tourner la page. Il ne fait aucun doute que les Guadeloupéens attendent beaucoup du changement, en tout cas, ceux qui ont voté pourHollande. A coup sûr , ils ont voté pour le changement dans la continuité : Plus de «solidarité», de finances publiques, de subven - tions européennes, de défisca - lisation, tout cela so

us le parapluie fixe de la France. Au 2etour , ils étaient 62,15% à prendre le chemin des urnes, ce qui représente une progression de 10% par rapport au 1ertour (0,87% en France). Mais, c'est toujours moins qu'en 2007 où les électeurs ont voté à 65,48% au 2e tour. L'abstention est de 37% alors qu'il était de 34% en 2007. Le rejet du candidat Nicolas Sarkozy est largement confirmé. Il obtient 48271 voix soit 28% des suf frages exprimés, alors qu'au 2etour de 2007, il capitali - sait sur son nom 92000 suffrages soit 49% des exprimés. Le candidat socialiste est large- ment élu avec 72% des suffrages exprimés et 123700 voix. Il fait beaucoup mieux que Ségolène Royale en 2007. Alors maintenant, que va-t-il se passer ? Comment le Président interprètera ce vote plébiscite ? Il arrive en tête dans 31 communes sur 32. Certains pensent que la Guadeloupe gagnera un Ministre dans le prochain gouvernement… Le voile se lèvera demain !