Sandy Baltimore fait son trou dans le foot français

A 22 ans, la jeune joueuse de football, Sandy Baltimore, commence doucement à faire parler d’elle. Élue meilleure espoir féminine en D1, elle clôture sa saison par une jolie demi-finale avec l’équipe de France à l’Euro féminin 2022 en Angleterre. Après quelques vacances bien méritées, elle reprend désormais le chemin des terrains d’entraînements.

Sandy, quel été chargé ! Un titre de vice-championne de France avec votre club, le PSG, puis, un Euro avec une demi-finale avortée face à l’équipe qui deviendra championne, l’Angleterre. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens très bien. Je suis très contente de reprendre la compétition. J’ai eu la chance d’avoir un peu de repos, j’en avais tout de même bien besoin mais, aujourd’hui, je me suis vraiment bien. J’ai retrouvé aussi mes coéquipières du PSG et nous nous préparons à entamer ce nouveau championnat avec beaucoup d’attentes. Je me dois donc d’être en forme !
Comment avez-vous vécu ce
championnat d’Europe,
une première pour vous ?
Oui ! J’ai été ravie d’être sélectionnée par la coach Corinne Diacre pour vivre cette compétition. C’était en effet une première pour moi et j’y suis allée sans me mettre de pression. J’avais fait une belle saison et j’avais de bonnes sensations mais je savais aussi que je ne serais pas dans le onze de départ. Je me suis mis dans l’esprit que j’allais acquérir de l’expérience, absorber un maximum de conseils de la part des plus anciennes, et surtout profiter de la chance qui m’était donnée

. C’est ce que j’ai fait. Nous avons réalisé un beau parcours mais, en toute honnêteté, nous voulions remporter cet Euro. Il était à notre portée mais il nous manquait de l’efficacité. De mon côté, j’ai vraiment pris ce qu’il y avait à prendre et la déception de la défaite a été moindre mais pour d’autres, c’était plus compliqué. C’est tout à fait logique. Nous sommes des compétitrices et nous avons toujours envie de gagner. J’aime cette adrénaline du football. C’est un sport si palpitant.
Quel type de joueuse êtes-vous ?
Je joue milieu de terrain parce que j’aime mener le jeu. Mais je sais que je dois encore progresser à ce poste. Mon nouveau coach au PSG, Gérard Précheur, a le souhait d’améliorer mon sens du jeu tactique. C’est cela qui me permettra d’être encore plus percutante dans mon style de jeu. J’ai encore à apprendre et c’est pour cela que je vis chaque expérience à 1000%. Le football est une vraie passion pour moi. Je déborde d’énergie mais je dois réussir à la gérer à bon escient. J’essaie toujours de jouer avec le plus de plaisir possible.
Vous évoluez dans l’un des meilleurs clubs du monde, le PSG. Est-ce que cela peut être un peu intimidant ?
Pas vraiment. Évidemment, il y a une fierté de jouer au sein du PSG. Surtout que l’équipe féminine a développé un beau collectif. Nous sommes un bon groupe, très solidaire. Mais je reste concentrée sur mon football et je fais abstraction de l’attraction autour du club. J’ai une vie rangée, avec des horaires de repas et d’entraînement bien définis, ce qui laisse moins de place à l’imprévu et ça me va. J’ai envie d’avoir ma place dans le football français.
Comment le football est-il devenu une passion ?
Dès l’école primaire, à 10 ans, je jouais avec les garçons au foot dans la cour de récréation. J’ai tout de suite été attirée par ce sport. Ils m’ont incité à m’inscrire dans un club de foot mais il n’y avait pas d’équipe féminine dans le Val d’Oise. Alors j’ai joué avec l’équipe masculine de Cosmo Ermont Taverny. Les parents étaient un peu réticents mais moi ça m’allait bien ! Car le niveau est vraiment intense avec les garçons et j’aime cette intensité. J’aime dribbler comme Neymar ou Messi. C’est le feu de pouvoir être aussi technique ! A 15 ans, l’entraîneur des U19 du PSG m’a repéré lors d’un tournoi et m’a demandé d’intégrer l’équipe féminine. A ce moment-là, j’ai dû changer de club, d’école et de coéquipiers, c’était un sacré chamboulement, surtout que j’étais la plus jeune de l’équipe, mais ça m’a permis de devenir davantage autonome et, aujourd’hui, joueuse professionnelle avec le PSG en 2018.
L’Outre-mer est bien représentée dans le football féminin avec notamment Wendie Renard ou Delphine Cascarino. Ressentez-vous cette fierté depuis les Antilles ?
Oui, j’ai conscience que les Antilles sont derrière nous. Je suis souvent fourrée en Guadeloupe. Mes parents sont de Baillif et Trois-Rivières et j’ai un lien fort avec toute ma famille. Je prends plaisir à y aller régulièrement et j’ai envie aussi de les rendre fière en gagnant le maximum de trophées !