Enseignement : Elargir le champ de la résistance

Ceux des enseignants à la retraite qui tentent de jeter un oeil sur le travail scolaire de leurs petits ou arrière-petits-enfants se rendent à l’évidence de la baisse aggravée du niveau de l’enseignement public dans notre pays.

C’est manifeste et il ne faut pas attendre sur la puissance publique gouvernementale qui n’a pas l’air de prendre la mesure de cette situation, (état de fait qui en France même devient de plus en plus alarmant) pour vraiment s’attaquer sérieusement au problème.
De toute façon, il y a absolue nécessité eu égard à notre réalité différente de celle qui prévaut en France de penser sérieusement à une école guadeloupéenne. Et ce n’est sûrement pas par nationalisme exacerbé ou pour faire effet de style que nous le disons. L’école comme le savoir, la connaissance, est universelle. Il est urgent cependant de l’adapter aux réalités et aux besoins de notre peuple.
Mais ce positionnement, nous le savons est adossé à la question du règlement du problème politique d’avancée statutaire du pays Guadeloupe.
Le métier d’enseignant, chacun le sait, est un métier exigeant. De sorte qu’aujourd’hui on est con-traint de le valoriser vraiment pour attirer en son sein les nouveaux diplômés qui ont plutôt tendance à s’en éloigner. D’autres problèmes comme celui de l’obligation d’aller en France pour les nouveaux promus de chez nous pour leur première affectation, viennent s’ajouter à ceux organisationnels et pratiques, récurrents que l’on subit à chaque rentrée.
Mais notre propos s’intéresse plutôt à l’aspect pédagogique et au rôle que doivent jouer nos compatriotes enseignants qui veulent réellement résister et organiser la parade en attendant cette école que nous appelons de nos voeux.
Depuis toujours cette espèce d’enseignants qui ont la claire conscience de l’importance de leur rôle face aux petits guadeloupéens existe. Ceux qui comprennent que leur rôle est plutôt d’apprendre à apprendre au lieu de tenter de déverser le savoir dans la tête de nos enfants. Ceux qui comprennent la nécessité d’armer leurs élèves de démarches méthodologiques éprouvées afin que ces derniers puissent être en mesure de conquérir le savoir.
Ceux qui savent que l’école est un lieu de vie dans le pays Guade-loupe et qu’il est aussi important d’aimer l’une que l’autre. Ceux qui célèbrent le respect de soi et de l’autre, ceux qui promeuvent la solidarité et la fraternité. Oui, ces enseignants existent, ce sont les résistants et ils n’ont pas besoin d’être subversifs pour limiter la casse et préparer de belles moissons futures. Ils ont besoin d’être plus nombreux.