71e édition du tour cycliste de la Guadeloupe «Vouloir, c’est pouvoir»

Telle est la leçon qui se dégage de l’accueil, à La Désirade, du 71e Tour cycliste de la Guadeloupe. La Désirade, belle île plate de 22 km2 environ, à l’Est de la Guadeloupe, qui, à part ses plages, offre aux visiteurs en guise de monuments historiques que les vestiges d’une léproserie ayant accueilli en exil les malades, de 1725 à 1952, souffre, comme les îles du sud, de la double insularité.
Il en résulte des difficultés de toutes sortes depuis des décennies, tant et si bien que leurs habitants ont le sentiment d’être des laissés pour compte. A ces difficultés traditionnelles est venu s’ajouter, depuis quelques années, le problème récurrent des sargasses, allant jusqu’à contraindre la suspension des liaisons maritimes avec le continent et la fermeture de certains commerces.
Et pourtant, comme par magie, plus de fondrières, plus d’empoisonnement par invasion de sargasses. Toutes les dispositions ont pu être prises par les autorités compétentes, la municipalité et aussi la population, pour faire en sorte d’accueillir la 71e édition du Tour cycliste de la Guadeloupe, au cours du mois de juillet 2022, prouvant bien le dicton : «Vouloir c’est pouvoir».C’est déjà un point du répertoire de réalisations à rappeler lors des futures campagnes électorales.
Certes, cette réalisation relève de la volonté de coopération des différents intervenants, publics et privés, avec le Comité régional de cyclisme de la Guadeloupe, pour résoudre tous les problèmes financiers et matériels inhérents à une telle organisation. Et on ne peut que dire tant mieux, si les retombées en termes d’économie ont été à la hauteur des attentes des Désiradiens.
Néanmoins, nous estimons que, compte tenu des souffrances dont font état de façon récurrente les habitants, tant de La Désirade que de Marie-Galante et des Saintes, il faut obligatoirement penser, avant tout, de développement durable donc, d’économie durable, pour ces îles en grande souffrance et se garder de céder à une quelconque imitation extérieure du genre, tour de France, avec le départ à Copenhague au Danemark.
De telles réalisations, avec une arrière-pensée d’assurer une réélection, et qui peuvent légitimement être appréciées par les passionnés de cyclisme qui ne sont point comptables cependant du développement global durable du pays Guadeloupe, sont à bannir. Car, il ne faut point céder au slogan populaire : «Fòw ba pèp-la sa pèp-la enmé, pou pèp-la enméw», par des organisations ponctuelles qui engloutissent des millions d’euros des contribuables, qu’elles soient sportives, festivals de musique ou autres. Ce que font malheureusement trop souvent ceux qui sont en charge du développement de notre pays.
La Guadeloupe a besoin au contraire d’un développement équilibré bien pensé de tout son territoire, par un plan global défini à court, moyen et long terme et non de réalisations «par coup», à l’instar par exemple d’un cultivateur non averti ou mal inspiré qui se décide de faire un «coup de tomates», «un coup de melons». Ces agissements par «coup» ne sont point assimilables au «kout senn» du marin pêcheur qui tient seulement à profiter du passage d’un ban de coulirous, de balarous ou autres poissons de surface pour lancer son filet.
Il tarde donc vraiment, qu’à tous les niveaux de la politique, que le projet politique attendu depuis près de deux décennies, soit élaboré pour sortir le pays Guadeloupe de son déclin démographique et économique.
«Vouloir, c’est pouvoir» mesdames et messieurs les élus. La Guadeloupe attend de plus en plus ce geste de responsabilité qui doit passer évidemment par un pouvoir politique domicilié.