Que dire du jeu démocratique ?

Manifestement, la population de Sainte-Anne n’a pas fait trop de vagues à l’annonce du verdict, annonçant la victoire de Franck Baptiste comme premier magistrat de la commune.

«La politique est un art, ce n’est pas un jeu de hasard». Maxime de Raymond Baron
La politique est comme la météo, ce n’est pas une science exacte, elle fluctue au gré du temps et des circonstances.
L’élection du nouveau magistrat de Sainte-Anne Franck Baptiste, frère du maire Christian Baptiste devenu député et frappé par le cumul de mandats a fait boule de neige et suscité beaucoup de remous au sein des «officines» médiatiques, plus qu’au sein de la population saintanaise.
Certains ont même qualifié cette élection d’électrochoc. Il faut reconnaître qu’elle a déjoué ou fait mentir les pronostics des plus grands chroniqueurs politiques de la place. Le résultat de cette élection a été médiatisé à souhait avec des qualificatifs forts pour ternir l’image et la victoire écrasante du nouveau maire.
On assiste alors à une remise en cause de l’exercice du jeu démocratique qui s’est exprimé par le vote à bulletins secrets.
Les récentes élections législatives ont bien montré que celui qui détient une parcelle du pouvoir se démarque de plus en plus des consignes édictées par le leader qui le plus souvent se positionne en fonction de ses propres intérêts.
Ce sont les candidats eux-mêmes qui, après un échec électoral, ne voulant pas départager entre deux candidats finalistes ont coutume de demander aux citoyens de voter en leur âme et conscience dans l’intérêt général. A priori, c’est ce qui s’est passé à Sainte-Anne.
La question qui se pose aujour-d’hui, c’est quel est le poids de la parole donnée ou forcée sur l’expression du jeu démocratique ?
Le cas de Sainte-Anne n’est pas un cas d’espèce. La classe politique guadeloupéenne est rompue d’électrochocs politiques.
C’était aussi le cas en mars 1992 avec l’élection de la «dame de fer» au Conseil régional de Gua-deloupe grâce aux voix des dissidents socialistes et de déserteurs communistes.
Pour apprécier les tenants et aboutissants de ce qui s’est passé à Sainte-Anne, encore faudrait-il être dans les confidences.
Peut-on parler de comportement immoral parce qu’un membre de la majorité municipale s’est désolidarisé de la volonté du maire sortant en osant faire acte de candidature ?
Cette situation jettera-t-elle encore plus de discrédit sur la classe politique déjà en grande difficulté vis-à-vis de l’électorat ?
Manifestement, la population de Sainte-Anne n’a pas fait trop de vagues à l’annonce du verdict, annonçant la victoire de Franck Baptiste comme premier magistrat de la commune.
Moralité, c’est sûr qu’en politique l’arithmétique ne marche pas toujours de paire avec la parole donnée, ni avec les scoops.