Un groupe antillo-guyanais a défilé au Carnaval de Londres

Grande première, le groupe antillais-guyanais, United Kreyol Mas, a participé au Carnaval international de Londres lors du dernier weekend d’août. Ils étaient plus de 40 personnes à défiler aux couleurs du madras dans les rues du Notting Hill durant deux jours de fête intense. Un moment unique et une belle consécration pour toute la Caraïbe francophone.

Parmi plus d’une centaine de groupes et pays représentés, le groupe antillo-guyanais, United Kreyol Mas, a réussi à sortir son épingle par son sourire et son enthousiasme sans demi-mesure. «Nous étions si heureux de défiler avec tous ces groupes du monde entier et de côtoyer ses milliers de carnavaliers. Ce fut un événement à la hauteur de nos espérances» confie Maeva Drumeaux, membre active de l’association United Kreyol Mas.
UNE PERFORMANCE INÉDITE
En effet, il semblerait que United Kre-yol Mas soit le tout premier groupe issus de la Guadeloupe, de la Martini-que et de la Guyane, à être représenté et à défiler lors du plus célèbre carnaval anglais. «C’est d’autant plus excitant car nous connaissons tous l’importance et la renommée de ce carnaval, que ce soit dans la Caraïbe ainsi qu’en Afrique, et nous souhaitions pouvoir intégrer ce défilé !». Après deux années d’attente puis de déception, le Carna-val de Londres a pu enfin reprendre ses droits dans la capitale anglaise en août. «Depuis 2019, nous sommes prêts. Depuis 2019, nous attendons sagement. Nous avons enfin pu concrétiser notre participation. Une participation inédite !».
Le Carnaval de Londres, qui mobilise plus de 100 groupes et accueille plus de 2 millions de visiteurs, est très sollicité par les groupes de carnaval. «C’est une belle fête mais qui reste un rendez-vous commercial très important. Les démarches administratives sont lourdes. Cela demande une gestion et une organisation monstrueuse». Pour cela, United Kreyol Mas s’est associé à un groupe de la Dominique, Duka. «Nous avions besoin de forces extérieures. Ensemble, nous avons pu créer un spectacle avec un char, une sonorisation et des Dj. Nous avons pu louer un bus, un service de restauration et un service de sécurité, pour défiler dans les meilleures conditions. Le Carnaval de Londres se mérite !».
Plus de 40 personnes issues des deux groupes ont pu profiter de l’effervescence de Notting Hill. «Nos danseurs s''en donnés à coeur joie . Nous étions tous très fiers dans nos costumes unis sous la couleur du madras. Ce tissu symbolise l’unité, l’unité des pays créolophones. Aux Antilles, nous avons bien sûr nos codes et nos singularités, mais, lors du Carnaval, nous sommes tous unis et réunis dans une esprit de communion et une volonté de partage» explique Maeva.
DES SOUVENIRS INDÉLÉBILES
Le groupe United Kreyol Mas a présenté une chorégraphie de haut vol, au rythme du gwo-ka, du ti-bwa et des conques à lambi, face au jury de Notting Hill qui a été subjugué. «Nous avons répété durant une année pour ce show. Nous n’avons pas pu avoir l’orchestre que nous souhaitions au vu des charges que cela incombait mais nous étions très fiers de notre prestation. Le Carnaval est fait pour se défouler, pour exalter, pour vibrer, et là nous avons vécu le moment à 1000% !». De plus, de part sa présence, United Kreyol Mas a mis la lumière sur la Caraïbe francophone et notamment les Antilles françaises. «Historique-ment, nous sommes très attachés aux traditions du Carnaval. Celui de Londres a une connotation encore différente et, de pouvoir défiler comme le seul représentant de nos trois territoires, c’est encore plus fort. Nous avons l’ambition d’être de nouveau dans les rangs l’année prochaine».
Réunir les amoureux de la culture créole
Depuis trois ans, United Kreyol Mas prend aujourd’hui de l’ampleur. «Nous sommes tous nés dans les Antilles-Guyane et sommes tous habitants de Londres. C’est une ville extrêmement cosmopolite et composée d’une communauté afro et caribéenne très active. Mais la communauté antillo-guyanaise est de plus en plus impliquée aussi». Ont vu émerger différentes initiatives comme des cours et soirées zouk ou des boutiques de vente de bokits et sorbets coco. «Doucement, nous commençons à créer un éco-système autour de notre culture. Cela nous tient à coeur de diffuser nos valeurs, que ce soit par la danse ou la gastronomie, et faire rayonner nos territoires outre-Atlantique».