Collectivités majeures ?

Le Conseil départemental, dans ses politiques publiques au-delà de ses compétences obligatoires peut intervenir dans des domaines qui représentent un enjeu pour son territoire. C’est précisément le cas avec la crise générée par la pandémie.

C’est souvent qu’on parle de collectivités majeures. Les collectivités en question sont plus importantes aux niveaux départemental et régional.
En effet, elles ont des prérogatives leur permettant de faire des choix pour le développement de la société qu’elles administrent.
En Guadeloupe par exemple, le Conseil départemental et le Conseil régional sont les collectivités majeures par rapport aux autres entités. Elles gèrent des fonds importants avec les prérogatives que leur reconnait la loi. Ces collectivités sont dotées d’un pouvoir exécutif et d’une assemblée délibérante.
Elles exercent leurs prérogatives en complément de l’action de l’Etat. Ce sont des courroies de transmission pour l’application de l’action publique édictée depuis Paris ou de Bruxelles. La loi de décentralisation leur donne quelques compétences qui sont essentiellement administratives.
Selon les textes, la vocation première du Conseil régional c’est le développement économique. Il a d’autres prérogatives qui interfèrent avec celles du Conseil départemental.
Cette deuxième collectivité majeure a comme vocation prioritaire, l’action sanitaire et sociale. Et pourtant, tous ces attributs théoriques ne trouvent pas leur pleine application.
D’après les ministres des Outre-mer qui se sont succédés, que ce soit Sébastien Lecornu ou Jean-François Carenco pour les plus récents, les problèmes de la Guadeloupe ne seraient pas liés à un manque d’argent mais plutôt à un problème d’organisation.
Cependant, les élus locaux n’ont pas la même lecture des causes de l’immobilisme de la société guadeloupéenne que leurs ministres de tutelle. Avec la langue de bois qu’on leur connait, les représentants du gouvernement français désignent les responsables de ce chaos en déclarant que tous les leviers qui sont mis à leur disposition ne sont pas utilisés.
C’est aussi une façon de dire aux élus : avant d’aller vers une évolution institutionnelle, essa-yez tous les leviers qui sont à votre disposition.
C’est ce même langage que tiennent ceux qui sont pour le statu quo. Ils sont contre toute évolution statutaire de la Guadeloupe. Ils ne veulent pas que la Guade-loupe remette en question ses liens de subordination avec la France et avec l’Europe et ce sont les mêmes qui stigmatisent le système de pwofitasyon.
Le Conseil départemental, dans ses politiques publiques au-delà de ses compétences obligatoires peut intervenir dans des domai-nes qui représentent un enjeu pour son territoire. C’est précisément le cas avec la crise générée par la pandémie.
Le Conseil départemental peut venir en aide aux professionnels suspendus, sans ressource depuis plus d’un an.
Il est regrettable qu’il n’y ait pas suffisamment de connivence entre les élus locaux et la population qui les a mis en place.
Si la Guadeloupe veut sortir de cette crise généralisée, les élus locaux devront sortir des belles phrases et des beaux plans. Ils devront se mouiller la chemise et se trouver aux côtés du peuple guadeloupéen pour la défense de ses intérêts.