La lutte s’intensifie au CHUG

C’est ce constat qu’il est permis de faire en écoutant tour à tour les différents intervenants membres du collectif pour la réintégration des personnels suspendus, à la conférence de presse donné le jeudi 29 septembre 2022.

Après plus de 12 mois de résistance, le moral de la troupe reste intact malgré tous les désagréments causés par cette suspension inhumaine. Malgré la souffrance endurée, confiants de l’issue positive de leur mobilisation, les grévistes ne manquent pas d’afficher toute leur fierté et leur engagement.
Gaby Clavier, Secrétaire général adjoint de l’UTS-UGTG met les points sur les «i» en précisant qu’il n’est nullement question pour eux de quémander des faveurs pour sortir de cette crise sociale.
En revanche, ils exigent la réintégration, la réhabilitation, l’indemnisation de tous les professionnels suspendus de manière sauvage et illégale, (les libéraux, les soignants, privés comme publics).
Pour le représentant du syndicat UTS-UGTG, l’Etat entretient en Guadeloupe une absurdité qui n’est pas supportable et qui impacte toute la société guadeloupéenne, puisque l’urgence sanitaire qui prévalait n’existe plus. La persistance à leurs yeux est considérée comme une volonté politique délibérée de destruction.
Le collectif des personnels suspendus condamne la communication des autorités sanitaires qui est faite autour du décès d’octogénaires et de nonagénaires, sans tenir compte d’une fin de vie naturelle.
Il rappelle que l’offre de soin est complètement disloquée. D’après les informations recueillies, 50% de l’activité du bloc opératoire serait fait hors du CHUG ; des espaces et un personnel seraient loués pour réaliser les actes opératoires, alors qu’il y a des dizaines de salariés qui sont en bonne santé et disponibles pour accomplir le travail qu’ils savent faire.
D’après Gaby Clavier, 80% des personnes qui travaillent dans les hôpitaux, les travailleurs libéraux, n’ont pas de schéma vaccinal avec les 3 doses tel que l’exige la loi du 05 août 2021.
Il conclut donc, que tout porte à croire que l’objectif que s’est fixé les autorités sanitaires et l’Etat, est de briser les 20% des personnels hospitaliers et non hospitaliers, les libéraux du secteur social et médico-social parce qu’ils ont refusé de se faire vacciner.
Les grévistes pointent du doigt, le fait qu’en France, la population a été vaccinée à 90%, pourtant le covid repart à la hausse alors qu’en Guadeloupe, c’est l’inverse, 90% de la population n’est pas vaccinée et le covid est en baisse constante malgré tous les rassemblements.
D’autre part, Gaby Clavier faisait remarquer qu’il y a des services essentiels à la vie qui n’ont jamais été suspendus tels que les sapeurs-pompiers, les sociétés d’ambulanciers, qui transportent les malades, les kinés, la dialyse… de même ceux qui travaillent à la polyclinique médicale universitaire (PMU) ou au Conseil départemental. Ce même constat est dressé pour les hypermarchés, l’hôtellerie alors qu’ils reçoivent du public. Autrement dit, c’est sur le dos des soignants qu’ils ont décidé de faire de la «pwofitasyon» conclut le syndicaliste.
La rencontre avec le ministre délégué aux Outre-Mer a permis de clarifier certaines zones d’ombre, nous livre le syndicaliste. En effet, le ministre Jean-François Carenco, dans sa stratégie de négociation, propose la réintégration des soignants en leur proposant un départ anticipé à la retraite. Il serait même prêt à leur garantir le paiement de leur pension à taux plein, pour ceux qui ont 52 ans. C’est, semble-t-il, une proposition qui est valable pour les vaccinés comme pour les non vaccinés. D’après Gaby Clavier, cela démontre bien que la question vaccinale n’est pas un objectif de santé publique mais plutôt une entreprise d’évincement des professionnels de santé de leur poste.
Pour sortir de ce conflit, le syndicat UTS-UGTG et le reste du collectif ont proposé au ministre Jean-François Carenco une discussion en deux temps.
Tout d’abord une négociation avec les différents partenaires dont l’Agence régionale de santé, l’Etat et les Collectivités pour constater qu’objectivement, sanitairement, socialement, économiquement, psychiquement, surtout qu’après la tempête Fiona, il n’y a pas lieu de faire perdurer cette situation.
Ensuite, le syndicat compte négocier avec ses partenaires un Accord cadre pour procéder à la réintégration, à la réhabilitation, au paiement et à l’indemnisation des personnels victimes de cette suspension.
Gaby Clavier rappelle que ce ne sont pas 100 personnes qui ont reçu des décisions de suspension illégales, mais bel et bien 400 personnes.
Le syndicat menace d’aller chercher des réponses à ses questions dans le bureau du directeur dans les jours à venir. Il prévient qu’il ne restera pas dans l’expectative attendant que M. Carenco se mette d’accord avec l’ARS et le Premier ministre.
Le syndicat poursuit ses actions pour obtenir la réintégration des professionnels suspendus. Il espère que les élus en responsabilité seront plus à leur écoute pour sortir de cette situation, auquel cas, il menace de troubler l’arrivée de la Route du Rhum 2022.