Jeux Olympiques 2024 180 000 € pour la flamme Olympique en Guadeloupe

D’ici moins de deux ans, à partir du 16 juillet 2024 très exactement, la France va accueillir les Jeux Olympiques de la 33e olympiade de ce grand événement sportif international.

Depuis l’année 2017, Paris a été retenu comme étant la ville devant recevoir la flamme et abriter l’essentiel des épreuves sportives prévues. Pour la première fois, le comité d’organisation décide de retenir, en dehors d’autres villes et régions de France hexagonale, que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et la Polynésie allaient recevoir la flamme olympique sur chacun de leur territoire respectif. L’on peut légitimement se poser la question : en vertu de quel intérêt, ces pays si lointains ont été choisis ?
Comme pour l’ensemble des villes qui vont recevoir la flamme olympique, le comité d’organisation des jeux exige de mettre sur la table, pour faire face aux frais que va générer son passage sur chacun des territoires concernés, la coquette somme de 180 000 euros pour chaque pays hôte. Si en France ce sont les entreprises du privé et des mécènes qui interviennent pour satisfaire à cette obligation, chez nous, c’est le contribuable guadeloupéen qui devra débourser.
«Dipi tchèktan», l’on assiste à un amour passionnel pour l’utilisation de labels ronflants (ville d’art, ville d’histoire, terre de champions…).
Il est vrai que la Guadeloupe produit et ce, dans des disciplines aussi diverses que variées un grand nombre de champions. Peut-être est-elle véritablement une terre de champions !
Une analyse rapide nous enseigne que ce sont des résultats isolés, ponctuels, liés à la compétence et au dévouement d’administratifs et autres techniciens, auxquels il faut ajouter bien sûr l’apport individuel de chaque joueur. Les politiques sportives émanent des clubs, d’initiatives isolées, car on note une absence totale de projet global de développement du sport au niveau du pays.
Alors, cette flamme pourrait venir comme une symbolique illuminant le projet guadeloupéen si… Les conditions étaient réunies. Mais hélas ! Il va falloir travailler, travailler et travailler encore.
La problématique n’est pas d’être pour ou contre la venue de la flamme sur notre territoire mais de dénoncer ce choix quant à l’aspect évènementiel de «l’action».
Pourquoi payer ? Pourquoi les autres territoires de France bénéficient-ils de l’apport du privé et pas nous ? Notre pays la Guadeloupe, ne peut se soustraire de la dimension de l’esprit olympique qui, faut-t-il le rappeler, est symbole de paix et d’amitié entre les peuples et ainsi le passage de la flamme bien exploité pourrait susciter des retombées dans divers domaines.
Aujourd’hui, dans sa démarche politique toujours aussi subtile en termes d’acculturation, d’assimilation à outrance de notre peuple, ce geste de la France peut laisser croire qu’elle ne fait pas de différence quant au traitement qu’elle réserve à l’ensemble de son territoire, les dernières colonies y comprises. Loin de là ! Alors, sachons transformer concrètement cette flamme en aubaine pour nous. D’ici 2024, c’est aux Ligues et Comités qu’il convient d’agir. Quels préparatifs mettre en place ? Quelles prévisions ? Quelle place réservée aux associations, aux sportifs, aux écoles ? Un écho favorable à toutes ces questions peut justifier les 180 000 euros pour le passage de la flamme chez nous.