Manoeuvre dilatoire sur l’évolution statutaire de la Guadeloupe ?

Ce n’est pas inconvenant de se demander si vraiment les bonnes intentions sont dénuées de démagogie. Pire encore, la plupart des élus présents à ce séminaire ont été porte-fort des résolutions des différents Congrès des élus départementaux et régionaux et pourtant, on aurait dit qu’ils étaient en train de découvrir.

Cela fait des années que la question de l’Autonomie de la Guadeloupe est posée mais elle est toujours renvoyée, avec habilité, aux calendes grecques.
Plusieurs arguments sont évoqués par ses détracteurs com-me : «la Guadeloupe est un petit pays, nous ne produisons rien, nous n’avons aucune ressource etc., etc…».
On retrouve cette revendication déjà dans la résolution politique du Congrès constitutif du Parti Communiste Gua-deloupéen qui date de 1958. Cela fait donc partie de son ADN. Pour casser la dynamique engagée par le PCG en son temps, d’autres organisations politiques, notamment nationalistes, ont pensé pouvoir aller plus loin en revendiquant l’indépendance de la Guadeloupe.
Plusieurs tentatives ont déjà vu le jour pour faire évoluer le débat politique, mais on a l’impression que c’est un sujet qui fait du surplace. Nous tournons sur nous-mêmes, comme une toupie lancée. Le sentiment qui se dégage, c’est qu’à chaque rencontre sur le sujet, les élus se rendent à la table des discussions, les mains vides, comme à un éternel recommencement. Pourtant, la Guadeloupe regorge de pléthore de projets, fruits des différents Congrès mais aussi des organisations politiques anti-assimilationnistes et anticolonialistes.
Le samedi 1er octobre 2022, le président de l’Assemblée départementale de la Guadeloupe, Guy Losbar a organisé à son tour un séminaire restreint, avec le concours d’experts du droit public et de politiques expérimentés pour discuter des choix à faire pour engager la Guade-loupe sur la voie d’une évolution de ses institutions, au moment même où le pays est en ébullition.
Tout le monde est unanime à reconnaitre la désaffection de la population avec la classe politique, alors qu’en pleine crise sociale et sociétale, l’évolution institutionnelle de la Guadeloupe est remise sur le tapis. C’est à se demander si c’est du «je m’en foutisme ou si c’est de l’irresponsabilité politique», quand on connait la situation que vit le pays après le passage de la tempête Fiona et la réalité que vivent les professionnels suspendus.
Ce n’est pas inconvenant de se demander si vraiment les bonnes intentions sont dénuées de démagogie. Pire encore, la plupart des élus présents à ce séminaire ont été porte-fort des résolutions des différents Congrès des élus départementaux et régionaux et pourtant, on aurait dit qu’ils étaient en train de découvrir.
Aucune résolution n’est sortie de ce séminaire, si ce n’est la satisfaction affichée des participants.
Il est à noter cependant que, dans le débat, deux élus ont manifesté le désir de recevoir une formation approfondie sur ces questions de société, afin de maîtriser le sujet et être en mesure d’aller sur le terrain, informer et convaincre la population déjà récalcitrante.