Dialogue de sourds

Pour mettre un terme à cette obligation vaccinale, la HAS se base uniquement sur la situation sanitaire en France hexagonale. Pourtant 90% de la population française est vaccinée alors que le covid repart à la hausse.

Les dispositions arrêtées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et du régime de sortie de crise instauré pour lutter contre l’épidémie liée au covid-19 ont pris fin le 31 juillet 2022. La loi du 30 juillet 2022 met fin à ces deux régimes d’exception.
Donc, la loi abroge, à partir du 1er août 2022, les dispositions du code de la santé publique relatives à l’état d’urgence sanitaire créé en 2020, ainsi que le régime de gestion de la crise sanitaire instauré par la loi du 31 mai 2021.
La loi du 30 juillet 2022 envisage la possibilité de réintégrer les personnels de santé suspendus non vaccinés lorsque l’obligation vaccinale ne sera plus justifiée médicalement.
La loi prévoit que cette obligation vaccinale pourra être suspendue par décret pour une partie ou pour tous les personnels qui y sont soumis après l’avis favorable de la Haute Autorité de Santé (HAS).
Après consultation, cette institution s’est prononcée contre la levée de l’obligation vaccinale pour les professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux dans un avis du 21 juillet 2022.
Cependant, en Guadeloupe, les Sapeurs-pompiers qui font du corps-à-corps avec les malades ne sont pas sous obligation vaccinale. D’autres corps de métier au niveau de la santé ne répondent pas à un schéma complet de vaccination et les familles des malades se rendent librement dans les hôpitaux et dans les structures ayant rapport avec la santé. Ces constats édifiants que font les professionnels de santé suspendus ne sont pas pris en compte.
Pour mettre un terme à cette obligation vaccinale, la HAS se base uniquement sur la situation sanitaire en France hexagonale. Pourtant 90% de la population française est vaccinée alors que le covid repart à la hausse. En Guadeloupe, paradoxalement, près de 80% de la population n’est pas vacciné et le covid est à la baisse.
Pour trouver une porte de sortie, il faut désengluer le débat, le dépolitiser et mettre de côté les petits règlements de compte qui n’ont pas leur place dans ce conflit. On évoque très peu le sort réservé aux mala-des, l’image que donne la santé publique en Guadeloupe.
On voit bien que l’Etat français est arcbouté sur son projet pour le nouvel hôpital, la résorption drastique du personnel. Quand le ministre Jean-François Caren-co se cache derrière ceux du CHUG, qu’il prétend ne pas être d’accord pour la réintégration des professionnels suspendus, il ne s’agit plus d’une question sanitaire mais bien plus, de règlements de compte.
Lors de son passage éclair en Guadeloupe, le ministre des Outre-mer avait fait des propositions au collectif des résistants qui suscitaient l’espoir d’une sortie de crise.
Cependant la rencontre avortée du jeudi 13 octobre avec le directeur de cabinet du ministre délégué aux Outre-mer a montré que les deux parties sont encore dans un dialogue de sourds ce qui est de mauvais augure pour demain.