Communiquer autour de la maladie d’alzheimer

Chaque année, le 21 septembre représente la Journée mondiale de sensibilisation de la maladie d’alzheimer. En 2022, près 1,2 millions de personnes en France, notamment des personnes âgées, sont touchées par cette pathologie dégénérative qui atteint les fonctions cognitives du cerveau. En Guadeloupe, l’association France alzheimer met du coeur à l’ouvrage pour accompagner les malades et leurs aidants.

Le premier facteur de risque de la maladie d’alzheimer reste l’âge. Dans une société française où l’espérance de vie ne cesse de croître, le nombre de personnes atteintes va donc de pair. «Il a été démontré qu’après 65 ans nous sommes davantage sujets à cette pathologie. Ce chiffre est doublement alarmant lorsqu’on sait qu’en Guadeloupe 30% de la population a plus de 65 ans», explique François Le Maistre, président de l’association France Alzheimer Gua-deloupe. De plus, l’archipel est le 3e département le plus âgé de France. «Nous comptons plus de 10 000 malades sur le territoire et autant d’aidants. Nous travaillons au quotidien pour les soutenir».
UNE PRISE EN CHARGE ENCORE INCOMPLÈTE
Si l’ancien président Nicolas Sarkozy avait lancé en 2008 le «plan Alzhei-mer» pour faire bouger les choses autour de cette maladie, elle est, depuis, tombée aux oubliettes. «Il y a eu une totale absence de communication de nos élus lors des diverses campagnes politiques de ces derniers mois. En dix ans, de belles avancées ont vu le jour mais c’est encore trop faible. L’Etat refuse de voir sa population vieillir et de prendre les décisions nécessaires notamment en terme d’aides sociales». En effet, 90% des personnes atteintes sont à domicile et vivent, en majorité, avec des membres de la famille. Actuelle-ment, la sécurité sociale prend en charge des séances d’orthophonie et de kinés. Le Conseil départemental, lui, délivre l’APA (Aide pour la perte d’autonomie), étudiée en fonction des revenus. «Ces quelques heures de ménage et d’aide à domicile sont bien utiles mais elles restent symboliques et minimes dans un quotidien éprouvant face à une maladie neuro-dégénérative».
DES AIDANTS TROP SOLLICITÉS
Mais il semblerait que l’on regarde ailleurs face aux conséquences de la maladie alzheimer. «Les Ehpads coûtent trop chers aux foyers et les accueils de jour, payants également, dans des centres spécialisés, n’ont pas de capacité suffisante. Les aidants sont sollicités sans cesse, ils se retrouvent souvent contraints de s’occuper seuls d’une personne malade et mettent de côté leur vie professionnelle et, parfois, personnelle. Certains sombrent dans la dépression. Nous le répétons mais cette maladie se vit en binôme et elle est la première cause de dépendance de nos aînés», ajoute François Le Maistre «il est donc essentiel qu’il reçoive le soutien de tierce personne et nous nous battons dans ce sens». France Alzheimer, association de familles, organise des groupes de discussions et des entretiens avec des psychologues et a mis en place un accueil téléphonique d’urgence. «Nous tentons de leur apporter une meilleure connaissance de la maladie et de les soulager moralement. Ils ont parfois honte de leur situation mais ce regard doit changer. Ils sont, au contraire, très courageux et nous leur devons d’avoir une oreille attentive même si, malheureusement, le chemin semble long».
L’ESPOIR DE PROGRÈS
SCIENTIFIQUES
Le constat est clair. Il n’existe pas de traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer. «Le cerveau est bien trop complexe pour qu’on n’ait de réelles réponses. Les laboratoires travaillent sur de nouvelles molécules qui pourraient retarder l’évolution de la maladie mais ce n’est qu’un pansement. Ce qui est certain c’est qu’on n’en guérit pas…», explique Fran-çois Le Maistre. La priorité est donc donnée à réaliser des diagnostics précoces qui permettent de mettre en place une stimulation cognitive le plus tôt possible. «On s’est rendus compte que les gens consultent leur médecin tardivement, notamment lorsque les troubles de mémoire deviennent répétitifs. Or, c’est déjà trop tard !». Selon des études scientifiques, il serait prouvé que la maladie d’Alzheimer pourrait être le résultat d’une génération de personnes peu stimulées intellectuellement. «Nos seniors n’avaient pas fait de longues études. Cela a laissé la porte à cette pathologie qui s’immisce lorsque vous ne vous servez pas suffisamment de vos réserves cognitives. Il est fortement conseillé de stimuler vos neurones quotidiennement. Que vous soyez actif ou retraité, faîtes du jardinage, lisez, dessinez ! Notre cerveau est fainéant ! Il ne faut pas le laisser s’endormir et, ainsi, nous verrons peut-être disparaître cette maladie…».
www.francealzheimer.org
francealzheimerguadeloupe@orange.fr
05 90 98 94 65