HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE La Traversée des Mémoires à Marie-Galante

Il s’agit d’un projet pédagogique et mémoriel initié par l’Institut du Tout-Monde, sous la coordination de Marlène Parize-Valdor aux Antilles-Guyane. L’objectif étant de sensibiliser les élèves à l’histoire et à la mémoire de l’esclavage, dans le respect de cette «mémoire partagée» si chère à Edouard Glis-sant. L’interdisciplinarité y tient une place importante (histoire, littérature, philosophie, science et vie de la Terre). Le projet comporte également un volet écologique en lien avec le vivant et les océans (le skipper Arthur Petrucci effectuera une traversée en solitaire au cours de la 2e partie du projet). De septembre à décembre 2022, à travers un périple international en 11 étapes, des élèves de lycées et collèges, par la lecture de textes en lien avec l’esclavage seront des relais. Pour chacune des étapes, trois tableaux permettent d’atteindre cet objectif avec des lectures de textes et des prestations artistiques.
UNE ÉMERGENCE DE TALENTS SOUS DIFFÉRENTES FORMES
Le premier tableau dédié au crime, à l’arrachement, expression de la souffrance des esclaves. Le second tableau permet d’exprimer la révol-te, la résistance à ce crime qu’est la mise en esclavage d’hommes, de femmes et d’enfants, arrachés à leur terre nourricière. La révolution, l’opposition à l’esclavage sont fortement exprimées. La danse gwoka se fait plus agressive. Le troisième tableau met en lumière toute la créativité qui de façon résiliente a permis l’émergence de talents culturels (chant, danse, musique…).
En parallèle, un autre groupe d’élè-ves accompagnés d’enseignants et encadrés par l’association As Karaté ont marché sur une dizaine de kilomètres, du lycée Hyacinthe Bas-taraud à l’écomusée Murat, en présence de la délégation de la Martinique (Line Capgras-Labrun proviseure du lycée Joseph Zobel accompagnée de la professeure documentaliste et du professeur de créole de son établissement). Il s’agit de l’établissement qui a organisé la première déambulation, le samedi 1er octobre en Martinique.
UN AMBITIEUX PROJET
SOUTENU PAR PLUSIEURS
PARTENAIRES
Parmi les partenaires de ce vaste et ambitieux projet, on compte 11 académies : Martinique, Guadelou-pe, Guyane, Paris, Nantes, Rennes, Bordeaux, également du Gabon en Afrique pour une clôture en décembre 2022 au siège de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) dont le siège est à Paris.
Après la Martinique, c’est donc à Marie-Galante que les élèves ont porté leur contribution, conscients de leur rôle dans cette belle aventure. Le flambeau, transporté en canoë kayak par les élèves de la classe de première de la section maintenance nautique du boulevard de la marine à l’entrée du site de l’écomusée Murat. Des élèves des classes du lycée polyvalent (général et professionnel), du collège Nelson Mandela de Capesterre ont lu des textes sélectionnés à cette occasion par leurs enseignants. Parmi eux, Nègmawon, un poème d’Alain Rutil en créole a capté l’attention de l’assistance. Noelee Grantange, élève de terminale générale a tenu à apprendre ce poème en anglais de Claude McKay, «If we must die».
LA CULTURE ET LA CONVIVIALITÉ ÉTAIENT AU RENDEZ-VOUS
Le volet culturel, porté par les associations MC Grelin (danse de quadrille) et Mango’fil (musique et danse gwoka) avec l’enfant du pays, le Marie-Galantais Patrice Hulman qui, en communion avec les élèves, a magnifiquement interprété Marie-Galante, un titre cher à la Grande Galette.
Cette journée s’est clôturée de fort belle manière par un cocktail déjeunatoire autour de la spécialité marie-galantaise qu’est le bébélé. Un choix symbolique de la proviseure Suzie Martias-Dorville en lien avec l’histoire esclavagiste. Un remerciement particulier à Jacques Morvany (producteur de jus naturels à Marie-Galante) pour sa contribution.
Le Flambeau est remis à un membre de l’association Debout et solidaire, partenaire de l’Institut du Tout-Monde, pour un «moulin à paroles» autour du thème «tisser des liens authentiques» qui s’est déroulé le samedi 15 octobre.
Nourrie des apports de chaque établissement scolaire partenaire, c’est une déclaration commune qui sera rédigée et proclamée à l’Unesco. La deuxième partie du projet devrait voir le jour en 2023 avec la Traversée en solitaire du navigateur Arthur Petrucci.