C’est le grand retour des croisières

La saison des croisières s’est enfin ouverte et elles ont fait escale, à la mi-octobre, aux Saintes en Guadeloupe. Une première après deux années de disette de paquebots de plaisance dans les ports des Antilles. Les professionnels du tourisme de l’archipel sont optimistes quant à la période haute qui se profile.

C’était le soulagement lors-que les premières réservations d’escales sont arrivées dans les agences de voyages de Guadeloupe, spécialisées dans l’accueil des croisiéristes. «Nous pouvons enfin souffler ! Les nouvelles sont très bonnes et nous allons opérer plus de 300 escales sur la Guadeloupe et la Martinique» confie Jean-Bruno Queudray, directeur de l’agence de voyages Tropical Tour. Des chiffres confirmés par le Grand Port Maritime de la Guadeloupe.
UNE ACTIVITÉ RETROUVÉE
En mars 2020, tout s’est arrêté. Plus aucun paquebot n''a été amarré dans les eaux antillaises. Il aura fallu attendre plus de trente mois pour que ceux-ci reviennent. «A l’annonce du premier confinement, nous avons été tout de suite très inquiets et cette inquiétude n’a fait que grandir... Les Antilles ont subi un cloisonnement interminable et nous ne voyions plus le bout du tunnel» confirme Jean-Bruno Queudray.
D’autant plus que les îles voisines de la Caraïbe ont repris leurs activités touristiques bien avant les Antilles. «Nous nous sommes également demandés si les compagnies de croisières n’allaient pas se détourner de nous et trouver d’autres accointances ailleurs, si nous allions pouvoir rattraper ce retard à l’allumage après deux années complètement off». Mais c’était sans compter sur le charme et la notoriété inégalables des Antilles à travers le monde. «Dès que les barrières sanitaires ont été levées, les coups de fil ont afflué ! Quel plaisir de retravailler et, surtout, de ressentir l’engouement des compagnies à nous offrir leur confiance dans l’organisation des escales». Toutes n’ont qu’une hâte, revenir dans les Outre-mer. «Costa, MSC, elles seront bel et bien là, dès novembre et jusqu’à fin mars. Ainsi, nous travaillons avec beaucoup de sérieux pour présenter des escales aux petits oignons».
UNE ESCALE SUR-MESURE
En deux ans, les attentes des compagnies et des croisiéristes ont évolué et il faut se mettre à la page pour proposer un accueil et une offre de prestations de haute qualité. «En Martinique, les passagers sont majoritairement américains. Ce sont donc des demandes assez exigeantes et de standing élevé. En Guadeloupe, nous accueillons davantage des Euro-péens, mais qui ont, eux aussi désormais, des volontés bien précises de ce qu’ils souhaitent faire sur l’archipel».
Dès lors, les agences de voyage de comme Tropical Tour s’adaptent. «Nous échangeons avec eux en amont de la saison pour évoquer les différentes offres d’excursion de tourisme que nous avons et nous essayons de coller au plus près de leurs envies et des bourses des passagers. A bord, il y a plus de 3000 personnes, seulement 30% partent en excursion lors des escales. Beaucoup restent à bord ou se baladent aux abord du port. Il faut savoir être attractif pour les séduire rapidement !». Car une escale en Guadeloupe reste éphémère. «Ils descendent à 8h du bateau et remontent à 20h. Notre job est d’être le plus avenant possible et de les faire rêver en un laps de temps limité !». Un challenge relevé grâce aux nombreux trésors de la Guade-loupe. «Nous possédons des paysages à couper le souffle. Nous nous démarquons aussi grâce à une gastronomie locale savoureuse et un folklore créole haut en couleurs. D’ailleurs, les croisiéristes sont friands de découvrir des activités artisanales et authentiques. Nous avons revu notre catalogue d’excursions pour y intégrer davantage des relations humaines, loin du marché de masse». Il semblerait également que les croisiéristes soient en recherche de plaisirs bien-être.
«Tout ce qui attrait au corps et à l’esprit est fortement demandé. Cours de yoga, cours de cuisine avec des chefs locaux, moments de relaxation dans des bains naturels...». Or, cela a un coût. «Il se dessine une clientèle aisée qui ne regarde plus à la dépense». Une bonne chose pour les professionnels du tourisme de Guadeloupe.
DU BAUME AU COEUR
POUR LA SUITE
En effet, tous les voyants semblent au vert pour la saison à venir ce qui ravient ces derniers. «Cela nous redonne de l’énergie après de longs mois de questionnements. Le gouvernement nous a soutenu financièrement dans cette crise et nous avons tenu bon. La fin d’année 2022 devrait être excellente s’il n’arrive pas de nouvelles catastrophes sanitaires ou géopolitiques». Il semblerait que les Antilles restent une destination toujours autant prisée. «Et heureusement pour nous ! Cela fait plus de vingt ans que les compagnies nous font confiance tout comme la clientèle locale qui aime ce type de séjour. De plus, Pointe-à-Pitre est également un port de base, c’est de là qu’embarquent, après leur arrivée en avion, et débarquent les passagers en provenance d’Europe et nous sommes attachés à leur proposer un accueil privilégié et un transfert (déplacement aéroport-port, récupération des valises) dans les meilleures conditions. Il est indispensable d’être rigoureux sur chaque détail et étape du voyage. L’expérience du client prime dans le but qu’il se crée des souvenirs indélébiles».
NB : Pour monter à bord d’une croisière, il vous sera demandé le pass vaccinal complet ou un test antigénique de moins de 48h.