Toujours l’eau ! Les élus guadeloupéens ont bu la «tasse» à Paris !

Assis comme des mauvais élèves autour de leurs maitres d’école, le président du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), le président du Conseil départemental et le président du Conseil régional de la Guadeloupe, ont bu une tasse d’eau froide le mardi 8 novembre à Paris, en signant la feuille de route conjointe avec l’Etat, pour cadrer la structuration du syndicat.
Ils venaient pourtant de lancer en grandes pompes sur les flots de l’océan Atlantique qui baigne nos côtes, les voiliers volants qui illustrent à merveille la guerre impitoyable que se livrent les multinationales de la finance et de la haute technologie pour les retombées de ce gigantesque business que représente la Route du Rhum.
Les stratèges vicieux de l’Etat français ont-ils voulu signifier aux élus guadeloupéens l’incongruité de leur politique, l’irresponsabilité qui consiste à s’investir à un tel niveau financier dans le défi de cette course du Rhum avec la prétention d’emmener en Guadeloupe des centaines de sportifs et des milliers de touristes sur une île sans eau potable.
Les élus guadeloupéens, Jean-Louis Francisque, Guy Losbar, Ary Chalus qui ont signé la feuille de route préparée par les hommes du gouvernement peuvent bien se gonfler le torse mais, aux yeux de tous les Guadeloupéens qui ont encore une dignité, ils sont passés sous la table. Ils ont échoué dans l’organisation et la gestion d’un service public de l’eau en Guadeloupe.
Quelle faillite pour ces élus qui n’ont de cesse de bassiner les Guadeloupéens sur leur volonté de se soustraire à la tutelle du pouvoir central, sur leur détermination à domicilier un pouvoir local en Guadeloupe ! Aujourd’hui, ils sont en laisse. C’est une honte !
Il est clair que la manoeuvre enclenchée par la loi Justine Benin pour la création d’un service public de l’eau en 2021, à l’instigation du gouvernement qui visait par une contorsion juridique à faire passer la gestion de l’eau sous le contrôle de l’Etat, a atteint son objectif.
Nous entendons les Guadeloupéens qui disent, en sourdine ou très haut, face à une telle dégradation de la situation : «c’est peut-être la meilleure solution pour alimenter les foyers guadeloupéens en eau potable».
Soit ! Mais il ne faut surtout pas oublier, qu’à l’origine de cette situation inacceptable aujourd’hui, il y avait déjà l’Etat et les sociétés multinationales qui ont organisé le désastre.
Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, il ne faudrait pas s’étonner qu’on se retrouve dans les mêmes situations.
En vérité, pour l’eau comme pour tous les autres secteurs où s’organisent le développement et le progrès de la Guadeloupe, les solutions passent par l’engagement conscient de tous les Guadeloupéens pour mettre un terme aux rapports de domination que nous impose la France et pour éradiquer le comportement de soumission d’un trop grand nombre de Guadeloupéens.