SMGEAG : L’Etat a sifflé la fin de la période probatoire !

L’Etat centralisateur de retour a sifflé la fin de la période probatoire accordée aux élus locaux en reprenant la main.

Depuis plus de trente ans, la Guadeloupe, réputée, île aux belles eaux, est confrontée à un manque d’eau potable criant dans les foyers et dans les entreprises qui en dépendent.
La situation de la distribution de l’eau dans les robinets ne cesse de se dégrader dans l’indifférence de la grande majorité des élus qui ont sacrifié un temps, l’intérêt général de la population à leurs intérêts politiciens, avec bien sûr la complicité de l’Etat, malgré les alertes des syndicats de l’eau et des associations de consommateurs.
Il a fallu la pression populaire pour obliger les collectivités à s’accorder sur la création d’une nouvelle structure. Le 21 septembre 2012, les communes ont entériné un plan d’actions et un calendrier pour la mise en place d’une structure unique pour la gestion de l’eau.
En 2015, l’ensemble du personnel politique se prononçait pour la mise en place d’un syndicat mixte ouvert (SMO) au 1er janvier 2016.
Ne voyant aucune avancée dans ce dossier et pour pousser les élus à mettre leurs pieds à l’étrier, à la demande du gouvernement, les tribunaux ont prononcé la dissolution du Syndicat intercommunal d’alimentation en eau et d’assainissement de la Guadeloupe (SIAEAG).
Un nouveau projet de statut portant création d’un syndicat mixte ouvert pour la gouvernance de l’eau et de l’assainissement a été adopté par les élus guadeloupéens dont c’est la compétence, le 23 novembre 2020 avec effet le 1er septembre 2021.
Une fois n’est pas coutume. Le projet avait remporté difficilement l’adhésion de la grande majorité des élus mais, c’était sans compter avec l’initiative prise en parallèle par deux parlementaires guadeloupéens qui faisaient bande à part, le sénateur Dominique Théophile et la députée Justine Bénin tous deux macronistes, ce qui remettait en cause la démar-che consensuelle des Etablisse-ments publics de coopération intercommunale (EPCI) et des collectivités locales, avec une proposition de loi.
Cependant, cette proposition dans le fond n’a rien apporté de plus aux dispositions du projet déjà élaboré par les élus locaux sauf une mise à mal de la décentralisation.
Pour sortir le SMGEAG de l’immobilisme, le mardi 08 novembre, les présidents des Collec-tivités départementale, régionale, le président du Syndicat mixte, le préfet et le ministre Délégué aux Outre-Mer ont signé la mise en place d’un comité de pilotage restreint pour gérer le dossier de l’eau avec efficacité.
L’Etat centralisateur de retour a sifflé la fin de la période probatoire accordée aux élus locaux en reprenant la main.
Dorénavant, ce Comité de pilotage qui doit administrer la SMGEAG est placé sous la tutelle de l’Etat, ce qui ne semble gêner aucunement les élus dont c’est de leur compétence, à un moment fatidique où une démarche est entreprise pour décrocher une évolution institutionnelle, afin d’avoir plus de pouvoir. Ce n’est pas gagné d’avance !