Parti Communiste Guadeloupéen Extrait du Rapport au Comité central du 4 septembre 2022

Je me contenterai pour faire sobre et efficace de renvoyer les camarades aux derniers rapports et déclarations que nous avons eu à discuter dans une période récente.
Notamment :
• L’Appel au peuple guadeloupéen du 05 mars qui a procédé à l’actualisation de nos analyses et renforcer notre stratégie de luttes en conceptualisant la proposition du «Bik a pèp Gwadloup».
• La Déclaration du Parti sur la crise sanitaire : Dire la vérité à notre peuple.
• Le rapport à l’Assemblée générale du 30 janvier 2022 qui a défini les axes de refondation du Parti.
• La feuille de route défendue aux élections législatives.
• Les articles portant sur les enseignements des élections présidentielles et Législatives publiés dans l’étincelle.
1 - LA SITUATION EN GUADELOUPE APRES LES ELECTIONS
L’évolution de la situation en Guadeloupe après les élections n’infirme en rien les analyses de fond que nous avons présentées et soutenues avant et au cours de la campagne des législatives.
Sur le plan économique et social c’est l’approfondissement de la crise. Ce qui est largement reconnu par toutes les institutions autorisées.
Le comité des organisations en lutte est mobilisé pour la réintégration du personnel de santé non vacciné et pour la négociation des revendications adressées aux autorités depuis un an, sans aucun début de dialogue. Les députés qui ont été élus sur la promesse de réintégration des personnel suspendus ont été «déboutés» par le Parlement français, depuis ils se sont couchés.
Les jeunes qui se sont exprimés sur les barrages au mois de décembre 2021 pour crier leur souffrance ont été baladé par les pouvoirs sans qu’une solution globale et pérenne soit apportée à leur situation. Certains croupissent en prison. Tout cela se passe dans l’indifférence générale.
Sur le plan politique c’est le grand vide après des élections qui ont fait éclater toutes les contradictions qui fissurent notre société.
Malgré la proposition responsable du Parti de choisir la Guadeloupe aux élections présidentielles, nous avons eu droit à une grande braderie marquée par l’abstention et le vote sanction. Cette position s’est poursuivie aux élections législatives. La vraie question que nous avons posée est celle de savoir qui a perdu, qui a gagné.
Emmanuel Macron a perdu en Guadeloupe, mais il a gagné en France. Il est toujours Président des Français et des peuples sous domination. Deux députés de la majorité Macron ont été réélu. En définitive, un seul poste de député à changer de camp, c’est celui de la 2e circonscription avec Christian Baptiste.
C’est le conservatisme qui a gagné avec en embuscade le Rassemble-ment National. Le sentiment dominant chez les Guadeloupéens, c’est que tout cela, le vote Mélenchon au 1er tour des présidentielles et le vote pour Marine Lepen au 2nd tour n’a servi à rien. Le rejet de la politique s’amplifie avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer pour les luttes à venir dans un maquis institutionnel ou les intérêts particuliers jouent un rôle prépondérant.
En réalité, le vrai problème qui se pose avec plus de clarté aujourd’hui, c’est l’absence de la politique qui résulte en grande partie de la déliquescence des partis politiques d’une manière générale et de la division des forces qui se réclament du patriotisme et de l’anticolonialisme.
L’absence de notre Parti dans la bataille politique sur tout le territoire guadeloupéen et les résultats obtenus dans la 3e circonscription, la seule où il était engagé, sont largement éloquents.
La Guadeloupe vogue comme un bateau sans gouvernail, au gré des flots et les Guadeloupéens ont le sentiment qu’il n’y a aucune autorité, aucune force politique ou sociale pour les défendre.
D’autres, dans ce climat trouble et propice à toutes formes de compromissions s’enfoncent dans l’individualisme à la recherche de réussites facile à n’importe quel prix.
Il y a, il faut le dire beaucoup de Guadeloupéens qui ne baissent pas les bras, qui résistent et qui prennent conscience que les choses doivent changer dans l’intérêt des enfants du pays.
Le Parti doit s’adresser ouvertement à ceux-là car ils représentent le socle sur lequel il sera possible demain de reconstruire une force pour relancer la lutte contre le système colonialiste et capitaliste.
2 - NOTRE RESPONSABILITE
DE COMMUNISTE
Nous manquerons grandement à notre responsabilité de communiste si nous nous arrêtons à ce constat et considérons que le vide politique qui s’est ouvert à nos pieds signifie que c’est la fin de la partie et que le colonialisme dans sa version la plus perverse l’assimilation a déjà gagné.
Notre responsabilité c’est, après avoir procédé à une analyse objective de la situation, aux évaluations des expériences et pratiques mises en oeuvre par notre Parti, nous appliquer à élaborer une stratégie claire qui prend appui sur l’état réel du pays et la volonté consciente des Guadeloupéens.
Il nous faut sur le plan politique faire vivre concrètement sur le terrain «L’Appel du 05 mars 2021» en prenant des initiatives pour concrétiser notre proposition de «Bik a pèp Gwadloup».
LEVONS-NOUS ET ASSUMONS !
«Ne doutez jamais qu’un petit groupe de gens réfléchis et engagés puisse changer le monde. En fait, c’est toujours comme cela que ça s’est passé». Margaret Mead, Anthropologue américaine