XVIe Congrès de la CGTG

Le XVIe Congrès de la Confédération Générale du Travail de Guadeloupe (CGTG) s’est tenu, les 18-19 et 20 novembre 2022 à la salle des fêtes de Lamentin, dans un climat social explosif lié à la situation sociale engendrée par le refus du Gouvernement français de mettre un terme à la suspension des professionnels de santé et d’autre part par le coût élevé de la vie en Guadeloupe.

Si on se réfère au thème du Congrès : «Refusons d’être réduis à la misère, répondons par la lutte massive des travailleurs», ce XVIe Congrès est placé sous le signe de la résistance et de l’offensif.
Comme toutes les organisations de masse, la crise sanitaire et sociale est passée par là. Le nombre de syndiqués fluctue entre les fermetures d’entreprises, les travailleurs licenciés, les victimes de la société et les nouveaux adhérents.
Profitant de la tenue du premier Congrès post covid, une minute de silence a été observée pour tous les ouvriers agricoles de la banane disparus, pour tous ceux qui sont décédés du covid et pour tous ceux qui ont tiré leur révérence entre les deux Congrès.
Ce XVIe Congrès de la CGTG s’est vu renforcer par la présence manifeste et par la solidarité de délégations de syndicats frères venus de Martini-que, de Guyane, de Mayotte, de Cuba et de France. Parmi les invités locaux, une délégation de l’UGTG et du Collectif des résistants à l’obligation vaccinale était présente

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A l’ouverture du Congrès, l’épouse et le fils de Jacques Bino étaient présents. Ils ont été ovationnés par l’assistance. La présence de Danielle Diakok a aussi été saluée par le Secrétaire générale ainsi que par tous les congressistes. Selon Jean-Marie Nomertin, qui succède à lui-même, les enseignements à tirer de ce Congrès sont forts enrichissants.
Durant les travaux, les congressistes ont débattu sur la façon qu’ils ont fonctionné durant la crise covid, de même, de leurs orientations qui restent en phase avec leur mot d’ordre.
Comme toutes les délégations des dernières colonies invitées, hormis la CGT France qui revendique un Smic brut à 2 000 euros, la CGTG revendique un Smic net à 2 000 euros.
D’autre part, les congressistes réclament l’augmentation des minimas sociaux, ainsi que l’augmentation des pensions retraites et surtout le rétablissement de l’échelle mobile des salaires. D’après le Secrétaire général de la CGTG fraîchement élu, si les salaires n’augmentent pas, les consommateurs ne pourront plus acheter ni faire face aux difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.
Jean-Marie Nomertin met en garde les chômeurs qui devront bientôt faire face à la nouvelle réforme de l’allocation chômage. Cette réforme prévoit la réduction de l’allocation chômage perçue actuellement ainsi que la réduction de la durée de l’indemnisation. D’autre part, pour être éligible, il va falloir être en mesure de justifier avoir travaillé plus de 6 mois. Dans le cas contraire le chômeur ne percevra rien.
Le Secrétaire général de la CGTG considère qu’il ne suffit pas de revendiquer un Smic à 2 000 euros mais qu’il faut créer les conditions pour l’obtenir.
A ce XVIe Congrès, plusieurs résolutions ont été adoptées. La première concerne les professionnels de santé suspendus. En effet, le Con-grès réclame l’abrogation de la loi du 5 août 2021 pour qu’ils réintègrent leurs postes. Les autres résolutions concernent, les problèmes de l’eau, les problèmes de la vie chère, le problème du prix de l’essence, la situation en Iran et la situation en Haïti.
Pour la pérennité de l’action syndicale et la préservation des intérêts des travailleurs, le Secrétaire général Jean-Marie Nomertin lance un appel en direction de la jeunesse et des travailleurs non organisés.