Les restaurateurs de l’île présentent leur 1er Salon

Ce Salon des restaurateurs, lancé à l’initiative de l’association des restaurateurs des îles de Guadeloupe, marque le début d’un renouveau en Guadeloupe pour un univers largement fragilisé par la crise sanitaire. «Ce n’est un secret pour personne. Nous avons vécu des moments compliqués et ce salon sera notre bouffée d’oxygène pour tous. Il va nous permettre de nous retrouver, d’échanger et de réfléchir à un développement de notre filière de manière coordonnée» confie Rudy Nainan, le président de l’association des restaurateurs des îles de Guadeloupe.
SE FÉDÉRER POUR PLUS
D’AMBITIONS
Alors que la Guadeloupe vient de décrocher le label «Année de la gastronomie», mis en place et accordé par l’Etat, elle tient une belle revanche sur deux années où celle-ci a été sacrifiée. «C’est une valorisation de notre patrimoine, de notre terroir et de nos producteurs. Mais c’est aussi une opportunité pour nous, restaurateurs guadeloupéens, de briller de nouveau et de démontrer toutes les cordes de notre arc».
En Guadeloupe sont présents plus de 1500 restaurateurs. Une filière riche et diverse qui tend à se fédérer au sein de l’association des restaurateurs des Îles de Guadeloupe, créée en avril 2020. «Nous nous sommes fédérés en pleine tempête covid. Nous ressentions le besoin de nous unir pour représenter au mieux notre filière lors des discussions auprès des instances politiques et pouvoir s’inviter aux tables des négociations. Aujourd’hui, nous sommes plus de 400 adhérents au sein de l’association et nous espérons que le salon pourra attirer de nouvelles têtes».
La structuration du monde de la restauration de Guadeloupe a permis notamment de valoriser un secteur touché de plein fouet mais aussi de sauver les meubles. «Nous sommes une source de revenus et de croissance pour un pays touristique tel que la France. Il était indispensable que nous puissions créer une unité dans l’Outre-mer et s’unir pour développer une vision commune sur l’avenir. Sans le vouloir, cette crise nous a permis de mettre de côté toutes rivalités, de nous rassembler et, aujour-d’hui, d’avancer conjointement».
REMOBILISER LES TROUPES
Le Salon des restaurateurs, organisé le mardi 6 et mercredi 7 décembre au Complexe World Trade Center de Jarry, va accueillir un certain nombre d’acteurs de la restauration mais pas uniquement. «Nous avons convié les fournisseurs et producteurs locaux ainsi que les institutions et instances politiques et économiques de la Guadeloupe, dans le but d’établir des dialogues sains et constructifs». Pôle Emploi, la Région Guadeloupe, CCI, les services de l''Urssaf, de l’Etat et de la sécurité sociale, banques, offices de tourisme et le lycée hôtelier du Gosier sont également présents. «Ce sont tous des partenaires de travail et c’est la première fois que tous seront réunis dans un même lieu pour évoquer les facettes et problématiques de la filière de la restauration. Il est important que chacun joue son rôle et apporte sa pierre à l’édifice pour construire un débat intelligent et établir des liens futurs» ajoute Rudy Nainan, le président de l’association des restaurateurs des îles de Guadeloupe. «Nous devons faire vivre et rayonner notre gastronomie et cela passe par préparer notre avenir ensemble».
UNE SORTIE DE CRISE
EN DEMI-TEINTE ?
Si l’activité semble avoir largement reprise pour la plupart des restaurateurs, elle ne l’est, pour certains, qu’en façade. «Nous faisons notre maximum pour être pour la saison haute qui arrive à grands pas mais nous avons, malgré tout, quelques inquiétudes notamment au niveau de la trésorerie de nos établissements. Celle-ci reste à plat et nous nous demandons comment nous sera-t-il possible de rembourser les PGE (prêts garantis par l’Etat) ? Cela reste une question en suspens car nous n’avons guère d’informations. L’inflation des matières premières nous oblige à augmenter les prix à la carte or, les clients, eux, ont toujours les mêmes salaires. Cela crée un vrai déséquilibre et ce n’est pas l’idéal juste avant l’arrivée des vacanciers». L’association des restaurateurs des Îles de Guadeloupe milite pour davantage de patience de la part de l’Etat. «Nous sommes conscients que le gouvernement a fait des gestes colossaux envers notre filière mais, pour pouvoir assurer la saison sereinement, nous avons besoin de davantage de temps. Il nous faudrait également plus de souplesse dans le paiement des charges». De plus, la Guadeloupe doit faire face à une pénurie de main d’oeuvre. «Nous avons perdu des soldats en route. Beaucoup se sont reconvertis. D’autres n’ont plus la même énergie et je les comprends car c’est un métier qui demande un investissement conséquent. Ainsi, c’est à nous, restaurateurs, de trouver des leviers de motivation, notamment par le biais de la formation, pour redorer notre image».
www.restaurateursdesilesdeguadeloupe.com
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