«Lucie Julia, chantre des petites gens»

Nous connaissions Mmes Brissac et Ferga pour leur compétence en matière de culture littéraire mise au service des enseignants. Le roman qu’elles viennent de faire paraitre «Lucie Julia chantre des petites gens» nous a amenés à leur poser quelques questions puisque Lucie Julia l’écrivaine n’est autre que Mme Daninthe première présidente de l’UFG.

Comment avez-vous redécouvert Lucie Julia ? Parlez-nous de
votre rencontre avec l''oeuvre
de Lucie Julia et votre intérêt
pour cette oeuvre.
Depuis longtemps nous avions le désir d''écrire sur son oeuvre ; Le projet a mûri progressivement, au fil du temps. Connaissant bien l''ensemble de son oeuvre, il nous a semblé important de nous y consacrer, de l''analyser pour mieux la faire connaître.
Pourquoi avez-vous voulu partager votre analyse avec les lecteurs ?
Les ouvrages de Lucie Julia sont nécessaires à une meilleure connaissance de l''histoire récente de la Guadeloupe tant rurale que citadin ; A cet égard, ses romans «Les gens de Bonne Espérance, Mélody des faubourgs, Le destin d''Aimely» ainsi que sa poésie «Chants, sons et cris pour Karukéra et Au fil des ans» peuvent être considérés comme des miroirs de l''époque tant ils sont bien documentés. Sa pièce de théâtre «Jean-Louis, un Nègre pièce d''Inde» nous renvoie à la période de l''esclavage ainsi que Montrésor à Mantidou, un conte pour enfants. Il faut souligner que cette auteure s''est intéressée à tous les genres littéraires : le roman, la poésie, le théâtre, l''essai biographique «Gerty Archimède, Fleur et perle de Guadeloupe» des contes en direction de la jeunesse «Montrésor à Mantidou et Kaïbo».
Un autre aspect qui nous a touchées, c''est son profond attachement à la Guadeloupe et l''intérêt qu''elle manifeste envers les petites gens, d''ailleurs le sous-titre de notre ouvrage est éloquent, nous la considérons comme la «chantre des petites gens». Elle est sensible à leur misère, à leur exploitation mais surtout à leurs luttes, à leur résistance et à leur foi en un avenir meilleur.
Votre éditeur a-t-il adhéré facilement à votre demande ?
Après réception de notre travail, l''éditeur, Didier Manette, a mis du temps à nous répondre puis, son accord fut total. Il mit en place un va et vient entre la chargée d''édition et nous à fin d''amélioration. Ces échanges nous ont permis d''approfondir, d''effectuer des recherches historiques et sociales et de faire des rencontres fructueuses.
Comment cette étude de l''oeuvre a-t-elle été accueillie par le public ?
Jusqu''ici, les retours sont très positifs tant sur le fond -une meilleure connaissance de l''oeuvre -que sur la forme. Nous avons atteint notre objectif qui est de faire lire les ouvrages de Lucie Julia. Nos lecteurs cherchent à les trouver afin de les lire.
Avez-vous des projets d''écriture pour l''avenir ?
Nous travaillons sur deux ouvrages (album ou BD), nous n''avons pas encore tranché. Ils sont destinés à la jeunesse et concernent deux grandes figures : Louis Delgrès et Rémi Nainsouta. Line Ferga a soumis un roman aux éditions Neg Mawon qui a répondu favorablement. Nous avons d''autres projets qui ne sont pas suffisamment avancés pour que nous en parlions.