La pré-éclampsie : Une maladie spécifique à la grossesse
A l’initiative du GIP-RASPEG DSR en périnatalité, le CHUG en collaboration avec l’association «Grossesse Santé Pré-éclampsie Antilles», a organisé le mardi 29 novembre 2022 à la salle George Tarer à Pointe-à-Pitre, une conférence de prévention pour le tout public. Pour nous en parler, nous avons interrogé le Professeur Olivier Parent qui est gynécologue obstétricien et chef de service de la gynécologie obstétrique au CHUG de la Guadeloupe à Palais Royal aux Abymes.
C’est quoi la pré-éclampsie ?
Olivier Parent : C’est une maladie qui affecte le placenta lors de la grossesse. Elle apparait en général dans la deuxième partie de la grossesse et se manifeste par de l’hypertension artérielle, des oedèmes au niveau du visage, des mains et des pieds, des rétentions d’eau et la présence d’albumine dans les urines, ce qu’on appelle la protéinurie. C’est une maladie qui est potentiellement grave pour la mère et l’enfant. Pour la mère, cela peut entraîner des poussées de tension majeures, des crises d’épilepsie ou une anomalie de tous les organes vitaux tels que, le foie, les reins, le coeur…Dans les formes graves de la pré-éclampsie, le pronostic vital de la maman peut être en jeu.
C’est une maladie déjà connue ?
Oui, c’est une maladie qui existe depuis fort longtemps, ce n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est que nous essayons de faire prendre conscience par les parturientes. Les professionnels con-naissent bien cette maladie, mais ce n’est pas le cas pour le grand public
. Pour le bébé, ça va être un retard de croissance, un accouchement prématuré et parfois, des séquelles liées à un manque d’oxygénation.
Comment fait-on pour
le dépistage ?
Le plus souvent, c’est par le suivi des grossesses. Quand on suit une fem-me enceinte, on va faire la recher-che de la tension, mesurer la tension systématiquement, chercher l’albumine dans les urines, faire l’examen gynécologique pour vérifier s’il n’y a pas de rétention d’eau, qu’il n’y ait pas d’oedème et cela tous les mois durant toute la grossesse.
Quelle est la situation en Guadeloupe ?
En Guadeloupe, la pré-éclampsie est plus fréquente que dans l’hexagone. C’est pratiquement le double. Il y a plusieurs facteurs pour le moment pour expliquer cela, comme l’obésité, le diabète, l’âge supérieure à 40 ans, l’hypertension artérielle et le fait d’avoir déjà eu une pré-éclampsie sur une grossesse précédente.
Quels conseils donneriez-vous
aux femmes ?
C’est une maladie spécifique à la grossesse. Les concernées ne sont que les femmes, mais aussi que l’être humain, car cela n’existe pas chez l’animal, et que pendant la grossesse. Une fois qu’elles ont accouché, elles en guérissent. Les conseils qu’on peut donner, c’est se faire suivre régulièrement et consulter son gynécologue en cas de signe d’appel tels que : l’hypertension artérielle, la présence importante de protéines dans les urines, les maux de tête, les oedèmes des membres, les nausées, les vomissements, la prise de poids excessive, la barre gastrique, la perception de «bourdonnements d’oreilles».