Démomaké pou gloriyé on Mèt-savann

«La valeur de la jeunesse, c''est un vieux qui te la donnera. La valeur de la richesse, c''est un pauvre qui te la donnera. La valeur de la vie, c''est un mort qui te la donnera».

Emmanuel Duro, Manno pour ses amis, Ton''on Rémy pour la proche famille, s''en est allé. Et je voudrais, ne s''agissant point pour moi de répondre aux simples exigences cérémonieuses et formalistes du contexte funéraire, laisser dire mon coeur. Car, « le vrai tombeau des morts est le coeur des vivants», car «il y a quelque chose de plus fort que la mort, c''est la présence des absents dans la mémoire des vivants».
Moi tout jeune, je l''ai connu, homme modeste, très modeste avec une grande générosité, un grand esprit d''ouverture aux autres comme le sont les vrais humanistes. Humaniste dis-je car Rémy a marqué son quartier, sa ville par son engagement politique parfois décisif. Son dévouement toujours empreint de clairvoyance et toutes ses actions en tant que citoyen, acteur de la vie sociale et élu, ont constellé ses domaines de mouvance. J''ai grandi à ses côtés de 1977 à 2001. J''ai écouté, observé, apprécié, contesté parfois, souvent peut-être, mais j''ai appris.
J''ai compris qu''il était en permanence aux côtés de celles et ceux qui luttent pour faire avancer la dignité humaine et ce, bien sûr dans les domaines les plus élémentaires tels que le travail, le logement, l''instruction... la tolérance.
Ce fut pour moi «personnellement» un avantage de travailler avec lui 24 années durant au sein du conseil municipal et, malgré quelques divergences, de sensibilité, nous avons avancé ensemble dans le respect de chacun, avec pour fil conducteur l''intérêt général et la qualité de vie de Sainte-Anne et de ses habitants. C''était un moment où notre ville prenait son essor, grandissait, se construisait. Une période intense où, ensemble, nous avons décidé que l''éducation, la culture, le sport constituait des piliers du développement humain and God is my witness.
Au moment où l''on s''interroge souvent sur la probité des élus, on doit se souvenir de son honnêteté. Répondè ! Je voudrais dire merci à Manno pour ce qu''il était, pour ce qu''il a fait, pour les souvenirs qu''il nous laisse à toutes et à tous. Il continuera à cheminer en nos coeurs. J''en suis certain.
Aujourd''hui, je prétends, avec une noble hardiesse et une humilité de sage, décliner ces expressions au nom de cette obligation qu''impose le devoir de mémoire. Celles et ceux qui font Ste Anne, les sportifs, les acteurs culturels, les artisans, les agriculteurs... les intellectuels et autres décisionnaires et qui constituent l''entendement collectif m''autoriseront, j''en suis sûr, à faire précisément entorse aux commodités de la modestie pour ambitionner le droit présomptueux d''ériger Manno en objet de mémoire, en une force capable d''actualiser le passé.
A toi Franciane, je dis assurément «qu''il n''est plus là où il était mais, il est partout là où tu es». Éléna, Rémy, Philippe, Gina, Jean-Luc, Sonia, Marie-Odile, Jean-Yves, Karine, sachez que, «vaut mieux souffrir d''avoir aimé que de souffrir de n''avoir jamais aimé».
Sincères condoléances à toute la grande famille, Sentann ka sonjé ! Apita Manno !