Les excuses de Mark Rutte une belle leçon pour les autres puissances

La France qui a bâti sa richesse et sa puissance économique sur la traite transatlantique et l’esclavage des nègres refuse de présenter des excuses de parler de réparations pour tous les crimes qu’elle a commis.

D’après Jankélévitch, l’excuse, excuse, c’est-à-dire qu’elle procure des raisons dans le but d’atténuer la faute.
Depuis quelques dizaines d’années, il y a de la part des descendants des hommes et des femmes Africains qui ont été réduits en esclavage, une volonté de réhabilitation et de réparations pour leurs ancêtres qui ont été déportés, décimés dans les plantations sur tous les continents, exploités et qui sont morts pour l’essor du capitalisme européen.
Des associations mènent d’âpres combats pour obtenir des excuses officiellement et des réparations de la part des pays belligérants qui ont pratiqué l’esclavage.
Les Pays-Bas donnent l’exemple aux autres pays colonisateurs qui ont bâti toutes leurs richesses sur le dos des esclaves durant plus de trois siècles. De visite aux Bahamas, le Premier ministre Mark Rutte a présenté officiellement les excuses de son pays pour avoir participé à la traite négrière et à l’esclavage.
La France qui a bâti sa richesse et sa puissance économique sur la traite transatlantique et l’esclavage des nègres refuse de présenter des excuses de parler de réparations pour tous les crimes qu’elle a commis. Elle a préféré faire adopter une loi mémorielle de complaisance vidée de son contenu essentiel et qui porte le nom de Christiane Taubira, c’est un maigre cadeau de consolation.
Récemment, en 2021 et 2022, la Belgique a présenté des regrets pour la colonisation du Congo. En visite à la Jamaïque, en mars dernier, le Prince William a présenté au nom du Royaume de Grande-Bretagne ses excuses solennelles pour l’implication de son pays dans la traite négrière et de l’esclavage.
Quant à l’Allemagne, elle n’a toujours pas pris de position claire à ce jour sur l’esclavage ou son passé colonial, mais elle a reconnu en 2004 les génocides commis en Nami-bie. Alors il y a des pays com-me l’Espagne et le Portugal qui refusent d’aborder la question. L’Italie se limite à présenter des excuses uniquement à la Lybie.
Pour nous en Guadeloupe, nous ne sommes plus au stade des excuses, nous sommes passés au registre des réparations. Il s’agit d’une part de décoloniser nos rapports avec la France et avec l’Europe sur la base de notre droit à l’autodétermination et au développement.
Les excuses peuvent atténuer la faute, mais les excusent n’acquittent pas !