Conflit à EDF
Depuis la veille de Noël, les agents d’EDF affiliés à la CGTG, avec l’appui des autres syndicats au sein de l’entreprise ont entamé un mouvement de grève pour faire entendre leurs revendications. Nous avons recueilli les propos de Jimmy Thélémaque, Secrétaire général du syndicat CGTG à EDF PEI.
Quels sont les véritables motifs de cette grève au sein de la société EDF PEI aujourd’hui ?
Jimmy Thélémaque : Il s’agit pour nous aujourd’hui d’obtenir de la sécurité au travail, car les salariés sur les dépassements d’horaires, la durée maximale du temps de travail sont pénalisés, de par la politique de la direction de l’entreprise. Nous constatons que ce sont des méthodes ? Totalement contraire au code du travail. La plupart des revendications au nombre de dix-neuf ont trait à l’application directe du code du travail.
Vous faites mention de l’accord Bino, comment expliquer que treize ans après, il n’est toujours pas appliqué et que vous ne le revendiquez que maintenant ?
Non, ce n’est pas treize ans après, il ne faut pas voir les choses sous cet angle. L’accord Jacques Bino a fait l’objet déjà, d’un jugement au Conseil des Prud’hommes, ensuite d’un appel devant la Chambre sociale de Basse-Terre en 2017. Là aussi la direction a perdu, elle s’est pourvue en cours de Cassation et là, également son pourvoit a été rejeté en 2018. Donc depuis, la direction a bel et bien accordé à une seule salariée de l’entreprise les mesures de l’accord Bino. Il s’agit de celle qui s’était présentée au tribunal et qui a eu gain de cause, tant en Appel qu’à la Cour de cassation. Aujourd’hui, la direction d’EDF se refuse d’appliquer au reste de ses salariés l’accord Bino, ce qui n’est pas normal.
Après, pour aller beaucoup plus loin, se pose le problème lié à l’embauche des intérimaires. L’entreprise fait appel à cette catégorie d’agents pour des motifs qui sont totalement bidon. Ce qui veut dire que le recours à l’intérim est proscrit dans ce cadre-là, par le code du travail. Autrement dit, c’est bel et bien de l’embauche qui aurait dû se faire. Et c’est de là qu’on démontre que 25% du personnel embauché est passé par cette phase d’intérim, qui oscille entre neuf mois voire deux ans durant. Pendant cette période, on ne leur a pas appliqué la convention collective, ni les primes qui sont versées aux autres salariés de la même entreprise. Quand on fait le total on est à près de 30% à 35% de décalage, en termes de rémunération, il y a donc spoliation. Aujourd’hui, nous exigeons
la requalification des contrats de travail en CDI, avec effet dès leur premier jour à EDF. Sinon il y a un manque à gagner de près de deux ans sur leur niveau de pension quand ils seront à la retraite.
Quelle est l’attitude de la direction face à vos arguments ?
Face à nous, on a un employeur qui tourne en rond, ne répond pas aux questions posées, y compris devant l’inspection du travail, puisqu’il est très mal à l’aise. Pire, il conditionne en fin de compte l’application du code du travail, dès que nous aurions supprimé de notre revendication, l’accord Jacques Bino, ce qui est totalement inadmissible pour nous. Aujourd’hui, nous avons dépassé les capacités de compétence de ce directeur, nous exigeons la présence en Guadeloupe du directeur général, qui lui assiste depuis Paris en vision à nos échanges pour poursuivre les négociations physiquement.