«Comprendre, défendre, entreprendre» C’est aussi l’engagement du Soroptimist en Guadeloupe

La société guadeloupéenne, post esclavagiste, s’est bâtie avec la mère comme cheville ouvrière. D’où le label «Poto mitan» conféré naturellement à celle-ci, jusqu’à aujourd’hui, en dépit d’un courant de pensée féministe qui voudrait, malheureusement, faire oublier cet engagement si honorable.

Au fil des années, différents mouvements in-ternationaux légitimes de défense de la condition féminine, permet à la femme, lentement, mais sûrement, d’accéder à un statut identique en droits à celui l’homme.
La Guadeloupe est, depuis très longtemps, engagée dans cette dynamique de promotion et de valorisation de la femme, par le biais, notamment, de différentes associations, culturelles, artistiques, professionnelles. Des exemples peuvent être cités : la «Société de secours mutuel des cuisinières», créée le 14 juillet 1916 à Pointe-à-Pitre, devenue l’«Asso-ciation des cuisinières de la Guade-loupe» ; l’«Union des femmes guadeloupéennes (UFG)», créée en 1948 par l’avocate communiste Gerty Archimède ; l’association «Fanm ki ka» créée en 2007, pour ne citer que celles-ci.
Le «club Soroptimist Pointe-à-Pitre Riviéra Sud» fondé le 06 avril 1984, oeuvre depuis cette date dans le même esprit, avec la noble devise du Soroptimist international auquel il est affilié : «Comprendre, défendre, entreprendre».
Quoique l’appellation Soroptimist proclame, comme un slogan : «le meilleur pour les femmes», il n’en fut malheureusement jamais ainsi de par le monde, depuis la création du mouvement en 1921, et plus particulièrement depuis la création de la section française, en 1924, par Suzanne Noël née Suzanne Gros.
Le «club Soroptimist Pointe-à-Pitre Riviéra Sud», dont la présidence est confiée tous les deux ans à un de ses membres, poursuit cet engagement, avec dynamisme, compétence, détermination, abnégation et efficacité, en relation avec les autres clubs de la Guadeloupe, nationaux et internationaux, pour le grand bonheur de la femme en Guadeloupe.
Une cérémonie de «passation du collier» s’est tenue le 04 décembre 2022 à la Créole Beach hôtel du Gosier. Au cours d’une riche allocution, la présidente sortante, Caroline Mouéza, a présenté son bilan durant ces deux dernières années. Nous reproduisons quelques extraits.
VIE PROFESSIONNELLE
ET MOTIVATION
«Dans ma vie professionnelle, je suis une femme active, entrepreneure, consultante en stratégie communication, formatrice en éducation aux médias et accompagnatrice en pédagogie positive… J’ai pu constater notamment à travers mes interventions dans les écoles que les stéréotypes s’installent et se transmettent dès le plus jeune âge ! Mon engagement associatif et professionnel est motivé par le fait qu’il est urgent de favoriser l’accès des filles aux technologies pour qu’elles deviennent des actrices du monde de demain. Il est aussi important d''éduquer filles et garçons au respect, à la mixité et au vivre ensemble, dès le plus jeune âge».
UNE MOBILISATION INÉBRANLABLE À LA CAUSE FÉMININE
«Plus que jamais, nous devons nous mobiliser pour les femmes car, en cette période de crise, nous sommes confrontés à un recul historique des droits des femmes (violences intra-familiales, temps de travail décuplé, difficulté de concilier vie de famille et vie professionnelle, santé, environnement dégradé, santé mentale, accès à l’eau courante en pleine crise covid ! Plus que jamais, notre mouvement à un rôle à jouer en matière de sensibilisation et de prévention !».
UN RICHE BILAN APRÈS DEUX ANNÉES DE MANDATURE
Le riche bilan qui s’en est suivi s’avère extraordinaire alors que la pandémie covid-19 a paralysé le fonctionnement normal de la Guadeloupe et notamment celui des associations. «Le club a dû se réinventer et trouver de nouveaux outils pour continuer à remplir sa mission au service des femmes». Parmi les actions réalisées, il y a quelques-unes phares : «des conférences et des wébinaires sur le leadership, la sororité et les engagements de femmes ; le soutien aux sinistrés ; la solidarité en direction en direction des soeurs de Saint-Vincent, suite à la l’éruption volcanique ; le développement de la communication par Facebook inter clubs et avec le public ; le partenariat avec le Creps et l’université des Antilles ; la sensibilisation des élèves en partenariat avec l’Académie de Guadeloupe pour le respect de la femme ; la participation au jury pour le Prix d’éloquence Félix Eboué le partenariat à l’Outre-Mer Girl Tech Day by Maryse Project pour la sensibilisation des collégiennes et lycéennes aux métiers du numérique ; la participation au «Prix Sorop Envie d’entreprendre 2021» qui a été remporté par madame Fabienne Dufait».
LE RITE DU PASSAGE DU COLLIER
La manifestation s’est poursuivie par le geste symbolique traditionnel dit «cérémonie des quatre bougies» qui intervient dans les grands moments de la vie Soroptimist, considèrant que «la lumière est un symbole commun de vie et d''énergie positive». Quatre femmes du club, choisies selon leurs fonctions ont été alors appelées à allumer ces bougies :
- La première pour le club
- La deuxième pour l’Union française
- La troisième pour le Soroptimist International d’Europe (SIE)
- La quatrième pour le Soroptimist International (SI).
C’est donc dans une ambiance de satisfaction des invités et des membres du club en particulier que la Présidente sortante, Mada-me Caroline Mouéza, a passé le collier sur lequel sont enfilées les broches rappelant toutes les présidentes, à Madame Francine Négrit, qui exerce professionnellement dans le domaine des assurances. Celle-ci, avec beaucoup d’émotion dans son allocution, a fait part de sa détermination à continuer l’oeuvre de ses prédécesseurs tout en apportant sa touche personnelle, pour que le club continue à rayonner.
A Nouvelles-Etincelles, nous souhaitons que tous ces engagements pour de meilleures conditions de vie de la femme contribuent à faire en sorte que la Guadeloupe retrouve ses normes éducatives et de solidarité qui souffrent trop de la mondialisation.