Aux Guadeloupéens les richesses énergétiques de leur pays ! Trop de tergiversations !

L’histoire en témoigne. L’un des aspects de la lutte du Parti Communiste Guadeloupéen depuis sa création a toujours été le développement de la Guadeloupe au profit de tous ses enfants.

Jusqu’à une certaine époque, des voix assimilationnistes entonnaient, en choeur, avec celles des colonialistes et départementalistes réactionnaires, la chanson épouvantail «lotonomi sé zasièt vid» (avec l’autonomie, les assiettes seront vides et vous mourrez de faim), pour tenter de convaincre, qu’outre la canne et la banane, il n’y avait rien pour permettre à cet archipel qui totalisait de 1 702 km2 avant le départ de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, de survivre, s’il osait envisager de rompre avec la «mère patrie».
Evidemment, c’était l’époque de l’obscurantisme, de l’analphabétisme. Quelques rescapés parvenaient au statut d’élites, sur le plan intellectuel, soit sur place, soit en s’expatriant avec un espoir de retour. Au prix de luttes héroïques avec les travailleurs de la canne, de la banane et du port, notamment, ces derniers parvenaient à soulager la souffrance de leurs compatriotes par des acquis sociaux.
Malheureusement, on sait quel sort a été fait aux usines, aux terres agricoles ou aux littoraux, transformés en cimetières d’hôtels de tourisme. La canne en sursis et la banane peinant à se relever de son agonie après chaque intempérie, ont perdu leur label d’être «les deux mamelles de la Guadeloupe».
De générations en générations, les yeux se sont dessillés par les études et la formation, au point de faire prendre conscience des richesses de la Guadeloupe dans tous les domaines. Celui qui intéresse nos propos aujourd’hui est celui des énergies renouvelables.
VEILLONS À NE PAS ÊTRE GRUGÉS ENCORE UNE FOIS
C’est éminemment le problème le plus sérieux qu’il convient de prendre en compte, puisque tous les scientifiques de la planète s’accordent à dire qu’il est urgent de lutter contre la production de gaz à effet de serre. Le danger est imminent, si on se réfère aux différentes conclusions des Confé-rences des Parties (Conference of Parties) dont la dernière, la COP 27. En outre, le concept de «développement durable» s’est imposé depuis quelques décennies.
Alors, on ne peut comprendre qu’il y a autant de tergiversations sur les décisions pour mettre en place les infrastructures nécessaires qui permettraient à la Guadeloupe de négocier ce tournant, au profit de sa population, confrontée à la dépendance économique, au chômage endémique, à la misère, à l’exclusion, à l’exode massif de sa jeunesse, pour ne citer que ces maux, sans compter cette honorable et respectable phase de la vie : le vieillissement.
C’est vrai que dans ce domaine d’énergies renouvelables qui constituent des richesses de la Guade-loupe, il y a encore de sérieux enjeux par une mise à concurrence certainement d’appétits de lobbies. Mais il convient surtout qu’on ne refasse pas aux Guadeloupéens le coup des multinationales et transnationales de l’eau qui, après des décennies de profits juteux partis sous d’autres cieux, n’ont laissé que des larmes pour pleurer, et des réseaux et usines de traitement dans un état lamentable. Veillons donc à ne pas être grugés une fois de plus !
DES GUADELOUPÉENS SONT PRÊTS À RELEVER CE DÉFI
Evidemment, nous n’avons aucune compétence pour juger de la validité des différents projets d’énergies renouvelables qui attendent, certains avec beaucoup d’impatience, la réponse décisive des différentes autorités, tant locales que gouvernementales, pour se concrétiser. Des projets ont été déposés et étudiés, à tous les niveaux de la réglementation et n’ont fait l’objet d’aucun rejet ou réserve, et certains ont même emporté la conviction des principaux décideurs.
Ils concernent toutes les préconisations possibles en matière d’énergies renouvelables. Des Guadelou-péens, professionnels dans ces domaines, qui ont fait leur preuve en France, aux Etats-Unis ou ailleurs, vont jusqu’à prendre en compte l’ensemble de ces énergies pour assurer un développement équilibré du territoire, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.
Jugez-en : Energie géothermique et hydrogène vert à Bouillante, énergie éolienne, dans le Nord Grande-Terre, énergie hydraulique, énergie photovoltaïque, énergie découlant de la biomasse etc… Autant de modalités énergétiques qui sonneront à terme, le glas des énergies fossiles que constituent le pétrole et le charbon.
C’est bien l’objectif visé par le dossier-projet (UGA Géo''4G.H2 = Une Guadeloupe d''Avance Géo-thermie de 4e Génération. Hydro-gène), déposé le 31 mai 2022 pour le compte d''un consortium constitué d''entreprises et de collectivités guadeloupéennes mais également d''une SCIC (Société coopérative d''intérêt collectif) de la Société civile répondant au nom de KENERESS (Karukéra énergies économie sociale et solidaire). A signaler qu’une Société d’économie mixte (SEM) du nom de KC-WESS (Karu-Kéra caribbean-world energy économie sociale et solidaire), comme cela était prévu par le Conseil municipal de la ville de Bouil-lante, porte le projet.
Ces scientifiques guadeloupéens, experts dans différents domaines de la géothermie, du numérique, de l’électronique, ont eu à plusieurs reprises, depuis le début des années 2000, à exposer leurs connaissances et savoir-faire en «Hautes technologies durables appliquées au secteur de "L''éner-gie-économie"», devant des autorités tant étatiques que locales, collectivité régionale et organismes publics. Ils démontrent ainsi, qu’il ne s’agira pas seulement de produire de l’électricité beaucoup moins chère pour les Guadeloupéens et en particulier pour les Bouillantais qui, dans l’état actuel des choses, voient leurs richesses partir entre des mains étrangères, mais aussi :
- D’apporter une très forte contribution à la lutte contre les effets de serre.
- De vendre de l’électricité à l’EDF
- D’assurer des recettes aux communes ce qui aurait un impact non négligeable sur les impôts locaux et leur redressement financier, le cas échéant.
- D’exporter ces énergies dans l’environnement caribéen.
- D’améliorer tous les aspects de l’existence, lesquels ne peuvent se passer de l’énergie électrique.
- De contribuer fortement à une baisse drastique du chômage par la création d’emplois directs et indirects.
Donc, un projet pensé par des Guadeloupéens, porté par des Gua-deloupéens, pour les Guadelou-péens et avec les Guadeloupéens.
L’HEURE NE DEVRAIT
PLUS ÊTRE AUX
TERGIVERSATIONS
Il en ressort que la Guadeloupe en général, élus et tous les Guadelou-péens doivent porter toute leur attention sur ce projet, afin d’éviter, qu’une fois de plus, les richesses communes de leur pays ne soient accaparées par d’autres intéressés et s’envolent sous d’autres cieux.
En matière d’énergies renouvelables, comme dans tous les autres domaines, après les coups de l’eau potable et de la non reconnaissance de la responsabilité et de la culpabilité d’empoisonnement par le chlordécone, l’heure est à la vigilance. Y-a-t-il comme on dit «des tractations financières dans l’air» ou des «anguilles sous roche» ?
La Guadeloupe attend impatiemment que les élus, en particulier, se mobilisent et expliquent leur position, dans la totale transparence. Le dossier-projet évoqué ci-dessus dont nous avons pris connaissance synthétiquement est une opportunité, sans doute, qu’il faut saisir pour permettre le retour au pays de compétences, d’en maintenir, si tel est leur désir, et de montrer la préférence guadeloupéenne, si les conditions sont remplies, évidemment.