S’unir face à la maladie de Parkinson

En Guadeloupe, la maladie de Parkinson touche 150 personnes par an. Un chiffre en nette augmentation ces deux dernières décennies et qui alerte les professionnels de santé ainsi que l’association nationale France Parkinson. Ainsi, tous se mobilisent pour faire de cette pathologie une cause nationale.

Dans le monde, six millions de personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson. Dans l’Hexagone, on dénombre 150 000 cas. «C’est la 2e maladie neuro-dégénérative la plus importante après la maladie d’Alzheimer. Il est important d’en parler toujours pour tenter de l’enliser, ou simplement mieux l’appréhender» confie Patricia Zola, déléguée France Parkinson Guadeloupe.
COMPRENDRE LA MALADIE
L’association France Parkinson Gua-deloupe organise régulièrement des journées d’information et de sensibilisation à cette pathologie pour offrir des réponses mais également un accompagnement privilégié auprès des patients et des aidants. «Nous devons nous montrer plus visibles. Les gens ont besoin d’avoir des interlocuteurs qualifiés pour répondre à leurs questionnements et leurs doutes. C’est notre rôle que de leur expliquer ce qu’est la maladie de Parkison». Celle-ci est caractérisée par la destruction d''une population spécifique de neurones, ceux impliqués dans le contrôle des mouvements. «Elle atteint la partie du cerveau qui crée la dopamine, un neurotransmetteur des fonctions de la mobilité ou de la cognition. Les signaux sont brouillés et cela entraîne une lenteur dans les actions, des tremblements au repos, une certaine difficulté à marcher et une aphasie, des troubles du langage. Ainsi, les tâches quotidiennes de la vie s’avèrent compliquées» explique Patricia Zola. Or, aucune cause n’est pour l’instant évoquée et les symptômes peuvent différer d’une personne à l’autre. «Nous n’avons que très peu de recul sur cette maladie et nous insistons sur l’importance du dépistage précoce».
FAIRE ATTENTION À SOI
En effet, les médecins sont qualifiés pour effectuer des diagnostics précis. «Nous encourageons les personnes qui ressentiraient une gêne dans leur mobilité ou une lenteur dans leurs actions à prendre rendez-vous chez leur médecin. Nous pouvons également les mettre en contact avec le service de neurologie du CHU. Il n’y a, malheureusement, pas de traitement curatif pour la maladie de Parkinson, mais il est possible d’avoir un traitement médicamenteux pour soulager les douleurs». La Levodopa ou L-Dopa est le médicament le plus puissant pour l''amélioration des troubles moteurs. «Il va créer de la dopamine et corriger le déséquilibre chimique du cerveau. Le patient peut se l’administrer selon ses besoins à l’aide d’une pompe. C’est aujourd’hui la seule réponse de la science». Alors, des activités ludiques sont, elles, conseillées pour dynamiser son cerveau et son corps.
RESTER TOUJOURS ACTIF
France Parkinson Guadeloupe s’attache également à proposer un planning d’ateliers créatifs et stimulants. «Beaucoup de personnes, notamment âgées, vivent la maladie en étant isolées et n’osent plus sortir de honte. Je comprends leurs craintes. Or, il ne faut pas rester dans cette bulle mais, au contraire, trouver l’énergie d’être toujours actif. Nous sommes là pour pallier à cela en offrant des moments de détente et d’échanges». Peinture, théâtre, photographie, il est recommandé de prendre du temps ces activités cérébrales. «Elles permettent d’être concentré et attentif. Il est aussi recommandé de pratiquer un sport comme la natation, la danse ou le tennis de table» ajoute Patricia Zola. De plus, «nous travaillons avec des psychologues qui peuvent apporter un autre type de soutien. Il n’y a pas de remède miracle mais la recherche scientifique avance et, avec elle, l’espérance de vie également». Les bénévoles de l’association ne sont jamais à court de projet. «A moyen terme, nous aimerions créer des antennes relais dans plusieurs bourgs de Guadeloupe et déployer un service de navettes pour permettre aux gens de participer à nos événements. Nous travaillons assidûment sur ce projet. Car, certes, on ne peut pas stopper la maladie de Parkinson mais il ne faut pas oublier non plus qu’on ne meurt pas de celle-ci. Il faut donc toujours continuer de profiter de la vie !».
comite971@franceparkinson.fr