Dépozé, le premier service de covoiturage

Pas de bus ? Pas de voiture ? Dépozé met en relation des conducteurs et des passagers qui souhaitent partager un même trajet. Pour ceux qui connaissent, on parle alors de covoiturage. L’un des pionniers dans ce domaine dans l’Hexagone fut BlaBarCar. «Encore peu de Guadeloupéens connaissent le concept de mobilité partagée. Nous nous faisons les porte-paroles de cette pratique qui peut s’avérer très utile pour notre territoire» explique Ketline Marie.
D’UNE IDÉE À UNE START-UP
Ketline Marie et Claude Quenette sont étudiants en langues étrangères appliquées à Saint-Claude lorsqu’ils se retrouvent confrontés aux problématiques de transport. «Claude, qui venait de Martinique, n’avait pas de voiture. Or, il avait un job étudiant et, chaque jour, c’était une vraie mission pour s’y rendre. Il devait faire du stop ! Notamment les dimanches car il n’y avait pas de bus». De son côté, Ketline ayant séjourné dans les îles Canaries pour ses études, avait été séduite par l’offre complète de transports en commun. «Les péripéties de Claude et mon expérience à l’étranger nous ont fait réfléchir sur la nécessité de mettre en place un système de covoiturage pour palier aux problématiques de déplacement» ajoute-t-elle. Ainsi, les deux amis participent, en mai 2012, à un concours nommé Mon île, mon territoire, #Je m''engage, porté par l''association Arrimage Good’îles. «Nous avons réalisé une courte vidéo pour présenter notre projet et les réactions ont été tout de suite positives». Lauréats, ils décrochent une enveloppe budgétaire pour créer leur site internet. «La priorité était de développer une plateforme digitale intuitive qui puisse nous permettre de rapidement lancer l’activité». En juillet 2022, les premiers trajets sont proposés sur Dépozé.
DES DÉPLACEMENTS
SIMPLIFIÉS
Dès lors, un conducteur pourra proposer un trajet partagé sur la Gua-deloupe (Dépozé est présent en Martinique) quand le passager pourra rechercher un trajet désiré. «L’utilisation est simplifiée. La prise de contact et le paiement se font en ligne. De plus, nous nous attachons à vérifier les pièces justificatives demandées au conducteur (permis de conduire, carte grise, contrôle technique). Il est essentiel que les voyages se fassent dans le respect de la loi mais également dans le respect de l’autre. Tous s’engagent à avoir une bonne conduite au sens propre comme un sens figuré». Après cinq mois de mise en route, Dépozé compte aujourd’hui près de 760 inscrits. «Nous sommes ravis de ces données qui sont très encourageantes. Nous avançons dans l’amélioration et dans l’ajout de services autres pour davantage d’efficacité et de praticité». En effet, Dépozé travaille actuellement sur la mise en place d’une ligne téléphonique directe. «C’est une forte demande que nous recevons de la part des personnes âgées. Elles ne sont pas formées à l’utilisation des outils multimédias et nous sommes donc en train de créer un numéro d’appel à composer pour réserver un trajet. Notre démarche est de pouvoir inclure tous les publics».
COMMUNIQUER AUTOUR
DU COVOITURAGE
Face à l’engouement suscité, Dépozé a vocation à étendre son développement et cela passe une communication accrue autour du covoiturage solidaire. «Nous recevons beaucoup de questions sur le fonctionnement de notre projet, qui n’est pas encore entré dans les mentalités. Mais les gens recherchent des alternatives aux modes de transports actuels qui ne répondent plus suffisamment à leurs besoins. Le taxi reste cher, le passage des bus reste limité à des horaires et l’augmentation du prix de l’essence freine également les déplacements. Le covoiturage solidaire est, selon nous, une option intéressante et rentable. Le conducteur est rémunéré à hauteur de 0,20 à 0,40 centimes du kilomètre. Le passager, quant à lui, peut se rendre à ses rendez-vous en temps et en heure. C’est gagnant-gagnant». De ce fait, Dépozé intéresse vivement les collectivités, les missions locales et les entreprises. «Nous sommes sollicités pour élaborer des stratégies dans le cadre de la mobilité des salariés et l’insertion professionnelle ou dans la volonté d’éviter l’isolement de personnes âgées. Le covoiturage peut être un complément dans la vie du quotidien et a aussi l’ambition d’être une solution envers le respect de l’environnement. Nous sommes une entreprise sociale et solidaire et nous sommes très sensibles aux problématiques des Antillais». Ainsi, les deux acolytes aimeraient offrir des services complémentaires d’aide à la personne. «Pourquoi ne pas proposer une mutualisation des compétences ; un voisin qui effectue des petits travaux chez une tiers personne ou le partage des récoltes des jardins. Il est nécessaire d’être impliqué dans le mieux vivre ensemble».
www.depoze.fr