L’Etincelle : Une boussole pour notre pays !

«Tout le monde le pense, l'Etincelle le dit !!!», «Tout le monde le pense…»

Q ue de fois ces quelques mots furent lancés sur les trottoirs de Pointe-à-Pitre, et parfois d'ailleurs, par un «vendeur-vedette» qui longtemps s'illustra, l'Etincelle à la main, avant de faire les beaux jours d'un quotidien local. C'était il y a bien longtemps, plus de cinquante ans.

Certes, beaucoup nous rétorquerons que cer- tains de notre génération n'étaient pas enco- re nés ou avaient peu de connaissance pour aujourd'hui en parler. Mais, l'histoire, pour être relatée, a-t-elle besoin forcément d'être vécue par son narrateur, tellement la mémoire populaire, autant que les écrits savent transmettre de générations en générations.

C'est dire que nous savons depuis longtemps que l'Etincelle est devenue, dès sa création le 7 juin 1944, la «voix des sans voix», le véhicule des idées de ceux qui ont depuis bien longtemps pris le parti des travailleurs, des ouvriers des petites gens trop longtemps exploités par un système capitaliste et colonial qui malheureusement sévit encore sous nos latitudes.

Au fil des jours, des années, le journal s'est trans- formé, amélioré afin de mieux coller à la réalité de son temps, de notre temps, jusqu'à devenir depuis une quinzaine d'années «Nouvelles Etincelles».

Les choses n'ont pas été faciles, ni simples, et ne le sont toujours pas dans un monde où domine l'argent-roi, dans un pays où aucun cadeau ne fut jamais fait à un journal qui, dès sa création, montre son chemin, la voie à suivre pour transformer radicalement la société guadeloupéenne et tracer une autre perspective pour notre peuple.

Procès, saisies, agressions policières, interdictions, rien n'arrêta les rotors pour que chaque semaine l'Etincelle éclaire notre peuple.

Don de soi, abnégation, privations même, furent la «dot» de nombre de rédacteurs, de typographes et de dif fuseurs attachés à la rédaction, à la paru - tion et à la promotion de l'organe du Parti Communiste Guadeloupéen, aujourd'hui hebdo - madaire d'information.

C'est dire que «Nouvelles Etincelles» est la mémoi - re bien vivante de la Guadeloupe, soixante-huit ans après, un doyen ancré dans la réalité actuelle du pays, qui malgré son âge, continue à être l'é - veilleur de conscience, la voix des masses.

Mais, qu'est-ce qui confère à ce journal cette longévité, alors que bien d'autres, des dizai - nes mêmes, n'ont pas survécus ? Beaucoup se posent la question, parfois même, avec un brin d'ironie, tellement ils ont mille fois enter - rés vivant l'idéal qui anime ses principaux rédacteurs et les idées qu'ils véhiculent.

Peine perdue ! Car , un idéal né dans les souf fran - ces d'un peuple qui n'a pas fini de se construire, en butte permanent au fait colonial, ne peut s'étein - dre, quand chaque instant il est renouvelé.

De Rosan Girard, Hégésippe Ibéné, Siméon Pioche, Euvremont Gène, Pierre T arer…, à ceux d'aujour- d'hui, en passant par Guy Daninthe, Emmanuel Ibéné…, et tant d'autres, le flambeau fut toujours maintenu, alimenté par la conviction qui anime lescommunistes.

S'il fallait une preuve pour étayer nos propos, transportons-nous un instant en Martinique où «Justice» (hebdomadaire du Parti Communiste Martiniquais) depuis 92 ans, et en France ou «L'Humanité» (quotidien du Parti Communiste Français) depuis 108 ans mènent la même mission que l'Etincelle.

Et l'on pourrait poursuivre le voyage dans nombre de pays à travers la planète pour se rendre compte de la longévité de la presse communiste, malgré les difficultés rencontrées ici et là.

C'est qu'il y a cet idéal dont nous parlons, qui sait transcender les embuches, pour aller vers l'objectif fixé. Celui de conduire la lutte pour un meilleur avenir, pour le devenir de l'humanité.

Autant dire que la mission de L'Etincelle est encore sur le chantier, que la flamme est plus que jamais maintenue avec chaque jour de nouvelles étincelles pour porter plus haut le message communiste.

Au moment où nous fêtons en ce jour 7 juin, l'avènement du journal en 1944, c'est l'occa- sion de renouveler l'engagement de faire per- durer l'œuvre de ceux qui ont bravé, à l'époque, le régime vichyssois et les grif fes du gouverneur Saurin, pour lancer «l'Appel au peuple», acte fondateur du Mouvement com - muniste en Guadeloupe, et une semaine plus tard, publier le premier numéro de L'Etincelle.

C'est l'occasion aussi pour nombre de Guadeloupéens de rejoindre les rangs du Parti Communiste Guadeloupéen afin de poursuivre l'œuvre de ceux qui ont su insuf fler engagement, conviction, ténacité, désintéressement dans le combat devant arracher une large autonomie pour notre pays, gage pour un devenir meilleur à construire en permanence.

Oui, 68 ans après, l'idéal est encore vivant, Nouvelles Etincelles, sur le chemin tracé par L'Etincelle demeure une boussole pour notre pays.

T endons nos bras, joignons nos mains pour la porter encore plus haut, à l'unisson, tel l'é - tendard rouge, afin qu'elle guide notre peu - ple ! Alors, plus éclairées seront nos faces, plus éclatante sera la victoire !

ERRATUM :

Dans l’éditorial du numéro précédent (473), il fal- lait lire à la 2ecolonne, 6e§, dernier alinéa : “Ressembler” au lieu de “rassembler”. (“… privilégier ce qui nous rassemble et qui nous permettra de nous ressembler”).