Comment trouver sa voie professionnelle ?

Effectuer une reconversion professionnelle ? Voilà une tendance d’actualité dans un contexte où l’on recherche un épanouissement grandissant au travail. Mais les contours de celle-ci restent malgré tout flous pour la plupart d’entre nous. Faisons le point sur les différentes possibilités qui s’offrent pour réussir cette démarche.

Tout d’abord, il est essentiel de prendre son temps. «Changer de métier et se former dans un nouveau domaine sont tout à fait envisageables et de nombreux dispositifs existent pour accompagner les gens dans ces volontés. Or, beaucoup pensent que cela se fait en un claquement de doigts. Mais, lorsqu’on entame de telles démarches, il faut être prêt à faire preuve de patience pour ficeler un projet solide à long terme» confie Laëtitia Lebrave, directrice opérationnelle du Greta Guadeloupe.
FAIRE LE POINT
SUR SES ENVIES
Avant tout, il est important de faire le point sur ses envies et ses motivations. «La première étape, lorsqu’on veut entamer une reconversion professionnelle, est de prendre rendez-vous avec le bon interlocuteur. Il s’agira du conseiller en évolution professionnelle. C’est un acteur clé pour aiguiller au mieux». Ce CEP peut se trouver au sein de Pôle Emploi, APEC, Cap Emploi 971 et Transitions Pro Guadeloupe.
«C’est un nouveau métier qui a été créé pour accompagner les personnes, réfléchir avec eux à des parcours optimaux et trouver à des formations adaptées. C’est un référent à ne pas négliger». Ensemble, vous définirez vos désirs et établirez un calendrier d’étapes à réaliser.
«Changer de métier, que l’on soit employé ou inactif, va demander de prendre en compte divers critères de réflexion et d’actions. Il faudra amorcer une discussion avec son em-ployeur, trouver le financement et la durée de formation, et établir une véritable organisation personnelle et familiale. Tout projet initié nécessite un bon équilibre. Cela offrira une sérénité dans son déroulement» ajoute Laëtitia Lebrave.
METTRE EN EXERGUE
SES COMPÉTENCES
Une fois ce premier échange avec le conseiller effectué, vous pourrez vous orienter vers deux dispositifs ; le bilan de compétences et la VAE (Validation des acquis par l’expérience). Ils ont pour objectif d’aider à préciser la nature de la nouvelle voie professionnelle et peuvent être pris en charge par votre compte personnel de formation (CPF).
«Le bilan de compétences permet de mener une réflexion rapide et efficace sur soi-même. C’est une démarche totalement individuelle qui a pour but de faire le point sur ces compétences (soft et hard kills) sans but précis, mais simplement avec la volonté d’échanger avec un psychologue de travail qui pourra aider à se repositionner face à certains choix» explique Laurence Sallaud, directrice par intérim du Gip-Daifi.
En effet, le bilan de compétences s’étale sur 24 heures de discussion où l’on se dévoile un peu. «Parfois, il offre un recul sur sa situation. A l’issue, on ne trouvera peut-être pas forcément toutes les réponses à ses questions mais on aura des pistes pour la suite».
C’est ainsi qu’il sera envisageable de passer à la deuxième étape, la VAE. «C’est une introspection beaucoup plus importante. Elle dure 100 heures et va permettre de transformer des années de travail en diplôme certifiant. Par exemple, une personne qui n’aura pas le baccalauréat ou fait d’études supérieures, pourra valider une équivalence en faisant valoir son expérience professionnelle devant un jury et, ainsi, décrocher un diplôme. La VAE peut offrir une mobilité au sein d’une même entreprise, peut accorder de la crédibilité ou une reconnaissance à titre personnel ou une évolution salariale. Le fait de rendre concrète des compétences leur donne plus de valeurs et facilite l’accès à d’autres univers lorsqu’on souhaite se reconvertir».
SE FORMER À
UN NOUVEAU MÉTIER
Le Greta de Guadeloupe présente un large panel de formations qualifiantes accessibles. «Nous suivons chaque personne dans les étapes de financement et d’inscription à nos formations. Cela peut aller de la création d’entreprise au congé de formation pour un salarié. Tout est possible». En effet, depuis la crise sanitaire, les demandes en reconversion professionnelle ont explosé.
«Certains métiers sont fortement demandés comme le BTP. Les gens n’hésitent plus à opter pour des domaines porteurs ou, au contraire, vers des domaines qui leur tiennent à coeur comme l’artisanat.
Aujourd’hui, la formation est modernisée pour coller aux aspirations de la société. On ne reste plus 30 ans dans la même entreprise ou au même poste. Les dispositifs mobilisables pour évoluer sont nombreux. La Région, le Département, les OPCO, tous agissent dans ce sens». De plus en plus d’entreprises s’impliquent également dans la valorisation ou la réorientation professionnelle.
«Certains accordent des formations à leurs employés sur leur temps de travail. Ils s’assurent une meilleure productivité et une fidélisation, mais également un bien-être accru au travail. Plus les ressources sont riches, plus les résultats seront là. Le déclic n’est pas encore évident pour tous, mais il est en bonne voie» conclut Laurence Sallaud, directrice par intérim du Gip-Daifi.