«La lecture grande cause nationale»

Tel est le titre de la brochure illustrée, diffusée par la Direction des Affaires Culturelles de la Guadeloupe et des îles du Nord.

Elle vise à faire le point sur les actions mises en oeuvre dans cette proclamation du président de la République pour la période 2021-2022, mais qui est en fait une prolongation de la politique de l’Etat depuis 2017, en faveur du livre et du public.
Le ministère de la Culture propose donc des financements aux acteurs de la chaîne du livre (auteurs, éditeurs, libraires) et de la lecture publique (bibliothèques et médiathèques, associations pour des projets d’investissements. Dans ce cadre, le Contrat Territorial Lecture (CTL), mis en place en 2010 par le ministère de la Culture, permet à l’Etat d’accompagner les collectivités territoriales et tous les acteurs précédemment cités, dans le développement de la lecture et de l’accès aux services numériques, sous la forme d’un partenariat actif. Ainsi a été signé avec le Conseil départemental de la Guadeloupe différentes enveloppes de financement se déclinant comme suit :
- La lecture grâce aux bibliothèques
- La lecture grâce aux secteurs de la chaîne du livre
- La lecture et les actions culturelles
- La lecture grâce aux acteurs de la chaîne du livre
Des montants qui tiennent compte de l’importance de chaque déclinaison

.
Les pays dits «d’Outre-Mer», qui sont toujours sous tutelle coloniale, sont naturellement concernés par ces subventions qui ne sont en réalité qu’un retour partiel des impôts, taxes diverses, perçus par l’Etat. Il ne s’agit point d’une volonté de réparation des injustices et des maux dont souffrent notamment la Guade-loupe depuis la colonisation. C’est, bien sûr, un geste pour «une grande cause nationale», nous ajouterons française, ne pouvant être ressenti comme tel par la nation guadeloupéenne, en quête permanente et de plus en plus, de ses origines et de son identité. Et c’est pourquoi il est à espérer que ces financements ont été ou seront utilisés par toutes les personnes concernées, dans ce pays Guadeloupe et à tous les niveaux, pour continuer à faire le peuple prendre cons-cience de ses racines, de ses richesses tant matérielles qu’immatérielles, exportées durant des siècles à ses dépens, et, en même temps, à l’ouvrir sur le monde pour qu’il occupe sa place. Car, la France ne peut se targuer d’être la deuxième puissance maritime qu’avec ces «pays d’Outre-Mer» comme elle ne peut cacher que 80% de sa biodiversité relève également de ces régions.
Ce peuple ne peut, comme jadis, continuer à savoir, par exemple que, «Charles Martel a battu les Arabes à Poitiers en 732 avant Jésus-Christ» et ne pas savoir les luttes héroïques de Louis Delgrès pour «Vivre libre ou mourir». Il ne peut non plus répéter que «La Loire prend sa source au mont Gerbier de jonc» et méconnaître ce que sont la rivière Salée et le grand Cul de sac marin. Nouvel-les-Etincelles a tenu à interroger différents acteurs de cette opération : «La lecture Grande Cause Nationale». La rédaction remercie tous ceux qui, en quelques mots, lui ont présenté les actions réalisées. Elle leur adresse des félicitations pour leur engagement, avec abnégation, auprès des jeunes et du public en général.

MÉDIATHÈQUE DE PETIT-CANAL

Madame Jennifer Ithany-Cognet, Directrice des affaires culturelles, en charge de la gestion
Nous avons inauguré la structure le 14 mai 2022, On l’anime depuis. On participe à des évènements tels que «Partir en livre», «les nuits de la lecture», On a préparé des rencontres avec des auteurs, avec par exemple les Editions «Nègres marrons». On organise aussi des expositions. Nous sommes à proximité du collège, ce qui nous permet de rece

voir aussi bien des élèves du primaire que des adolescents du collège qui peuvent s’y retrouver. Donc nous mettons en place des actions au fur et à mesure.
Le dernier événement national était les «Nuits de la lecture». L’exposi-tion a eu lieu. Ensuite on a eu deux reprogrammations pour le mois de Février à savoir :
- La lecture théâtralisée avec une classe du collège. L’équipe de la médiathèque a sélectionné des textes sur le thème de la peur. En partenariat avec la professeure de français du collège, les élèves s’exprimeront.
- La manifestation du samedi qui a été également reportée en février sur le thème «la diablesse» et qui concerne les tout petits. Toutes les actions et animations ont été financées par le budget de la ville. Il n’y a pas eu de demande de subvention. La dotation de l’Etat a servi à la construction de l’édifice et au financement de l’acquisition du matériel numérique et de documents.
Comme il y a un schéma de lecture publique qui est en place sur la ville de Petit-canal, donc «la lecture grande cause nationale» est appelée à mettre en place un équipement de ce type d’autant plus que les bibliothèques des cinq communes de la Communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre s’affichent en réseau intitulé : «le réseau de lecture publique».
Il y aura d’ailleurs prochainement une communication en ce sens. Le travail pour l’instant est surtout technique et consiste à fusionner nos bases respectives par utilisation des mêmes logiciels pour permettre aux usagers de se retrouver. A terme, permettre à celui qui emprunte par exemple à Petit-Canal ou ailleurs puisse remettre à Le Moule ou ailleurs, organiser des actions communes toujours autour de la lecture, éviter qu’il y ait des manifestations aux mêmes dates, et bien d’autres projets annexes.

MÉDIATHÈQUE DE TROIS-RIVIÈRES

Monsieur Lionel Pavius, directeur
Nous avons bénéficié d’un certain financement en 2020, dans le cadre de l’attribution de la Dotation globale de décentralisation (DGD) et une subvention de la mairie qui nous a permis de renforcer une partie de nos collections, créer une section amérindienne. Nous avions déjà un fonds audio-visuel. Grâce à ces subventions, nous avons pu étoffer tout ce qui est langues et cultures régionales, la langue guadeloupéenne, le créole notamment.

MÉDIATHÈQUE PAUL MADO DE BAIE-MAHAULT

Madame Sonia Daveira
En tant que médiateurs du livre et de la lecture, l’équipe de la bibliothèque multimédia de la ville de Baie-Mahault, a pris part à cette opération, la lecture étant au coeur de nos préoccupations. Trois actions phares ont été menées :
Animations nationales et régionales avec le partenariat de la Bibliothèque départementale :
- Le 10 mars : Je Lis : «le quart d’heure de lecture nationale» : 1ère édition. 15 minutes consacrées à la lecture, tous ensemble sur le territoire.
- Juillet : «Partir en livre, la grande fête du livre jeunesse» : 7e édition, thème bibliothèque : «L’amitié, lisons, rêvons, an nou jwé ansanm». Hors les murs : lectures, contes et jeux culturels avec intervenants.
Pas de subvention pour le développement de ces actions.
Les animations proposées ont permis d''atteindre des objectifs prioritaires, dans la continuité de nos missions : partager les plaisirs de la lecture avec un large public, les scolaires et les jeunes, ainsi que faire découvrir ou redécouvrir, différemment, parfois de façon ludique, les oeuvres et auteurs jeunesse et adulte du fonds documentaire de la médiathèque.

MÉDIATHÈQUE DE LE MOULE

Madame Laurence Amodeo,
responsable
Les médiathèques sont des établissements de lecture publique.
C''est tout naturellement que la médiathèque de Le Moule s''est inscrite dans cette opération.
Aucune subvention n''a été sollicitée dans ce cadre. Dans le cadre de son fonctionnement général, la médiathèque de Le Moule a pu bénéficier de Dotation globale de décentralisation pour l''acquisition de documents. Cette subvention soutient par ailleurs ainsi, l''engagement de la ville pour le développement de la lecture publique, les documents proposés aux habitants.
Tout au long de l''année et avec des partenaires tels que la Biblio-thèque départementale de prêt, l''ANLCI, l''équipe de la médiathèque de Le Moule s''est mobilisée afin de proposer une lecture inclusive, itinérante et innovante.
Plusieurs actions ont pu être mises en place pour tous les âges :
• la création de l''espace Facile à Lire pour les publics éloignés de la lecture
• des ateliers de lectures à hautes voix "Li avè''w"
• le #10marsjelis avec le partage d''extraits de textes et des lectures de coups de coeur avec le personnel de la ville de Le Moule
• des rencontres auteurs jeunesses et adultes à la médiathèque et hor

s les murs
• des karaokés avec les seniors où la lecture reste nécessaire pour chanter
• les rendez-vous de la grainothèque avec des sélections de documents et des présences au marché hebdomadaire du mercredi
• une fresque de lecture publique coordonnée par l''ANLCI avec les professionnels de la lecture (bibliothécaires, documentalistes, libraires)
• des ateliers de scrabble avec le CCAS de la ville
• le prêt de tablettes de livre audio caribéens avec Une Voix, Une Histoire...
Avec son équipe, la médiathèque a souhaité proposer des actions permettant de lire autrement.
La lecture est une grande cause nationale qui ne peut durer qu''une seule année. C''est une visibilité, des moyens qui sont donnés mais la continuité dans le temps reste indispensable. Cet engagement pour la culture, pour la lecture publique est bien inscrit à la ville de Le Moule et continue.


MÉDIATHÈQUE DE GRAND-BOURG DE MARIE-GALANTE

Monsieur Olivier Ousselin,
directeur
Concernant les actions nationales, nous n’avons participé qu’à l’action «Lire en fête», aux mois de juin-juillet l’année dernière, l’année d’avant et pour cette année aussi, nous aurons une réunion jeudi. Par contre, nous n’avons pas participé à l’action sur l’illettrisme, ni à l’action «Les nuits de la lecture».
Pour «Lire en fête», nous avons reçu les enfants du centre aéré, les enfants à mobilité réduite et les adultes à Mayolette. Sinon, c’était ouvert au public. Nous avons fait cela sur la plage du troisième pont à Grand-Bourg. Nous n’avons pas eu beaucoup de participants mais, c’est une action qu’on réitère chaque année sous l’appellation : «Lire sous les cocotiers».
Cela permet aux enfants de venir avec leurs parents sur la plage. On leur offre des animations autour du livre. Au départ, on le faisait au château Murat mais il s’avérait que le public ne passait pas. Donc, depuis deux ou trois ans, on a opté pour la plage. C’est une opération qui est très intéressante puisqu’elle est menée dans plusieurs communes de la Guadeloupe. Je pense qu’elle doit être réitérer chaque année.