L’agriculture bio en Guadeloupe En manque de développement

Que ce soit avec le logo «AB» ou avec «l''Eurofeuille», les produits issus de l''agriculture biologique sont facilement identifiables pour les consommateurs. Ces deux labels certifient un niveau de qualité ainsi qu''un mode de production et de transformation respectueux de l''environnement, du bien-être animal et de la biodiversité.

L''agriculture biologique a recours à des pratiques de culture et d''élevage soucieuses du respect des équilibres naturels. En effet, elle exclut l''usage des produits chimiques de synthèse, des Organismes génétiquement modifiés (OGM) et limite les intrants.
Travailler des produits locaux, issus d’une agriculture certifiée bio et les rendre accessibles au plus grand nombre, c’est l’une des promesses faites aux consommateurs guadeloupéens par les producteurs bio.
FOURNIR DES PRODUITS BIO DE QUALITE
Les organisations de producteurs (OP) existantes en Guadeloupe sont dans une démarche de certification (bio, haute valeur environnementale, etc…). Cette approche permet de démarquer la production de qualité issue des agriculteurs adhérents et de fournir aux Guade-loupéens des produits de qualité. «L’idée est d’apporter de la santé dans l’assiette, mais aussi de venir en aide à notre planète qui souffre énormément», martèlent-elles.
Grâce à la structure des OP et à ses relations avec les producteurs, la traçabilité des productions et leur conditionnement est assurée juste après leur récolte. Les fruits et légumes bio ne sont par exemple pas stockés avec les autres.
En chiffres, l’agriculture biologique occupe moins de 1% des surfaces agricoles utilisée (SAU).
50 agriculteurs Bio répertoriés en Guadeloupe en décembre 2017. La culture bio en Guadeloupe couvre 0,6% de la SAU avec principalement autour des spéculations suivantes : fruits, légumes, canne, vanille et volaille, dont 45% des surfaces cultivées en fruits, 29% en polyculture, polyélevage, 21%, canne à sucre et 5% en légumes.
L’OMBRE DU
CHLORDECONE
La population et les consommateurs sont en attente d’une autre agriculture. Le modèle la productivité conventionnelle est à son terme. Le moment est sans doute venu de se souvenir d’une agriculture qui nourrissait les familles et faisait du bio sans le savoir. Mais cela était avant le chlordécone.
La forte contamination du sol et les problèmes de santé publique inhérents, la problématique de l’eau tant en qualité qu’en quantité constituent de plus et de fait un véritable frein au développement du bio.
La demande de produits «bio» assurés sans pesticides existe sans doute. Cependant, l’offre est insuffisante. A croire que la culture bio intéresse très peu en Guadeloupe et au premier chef les décideurs, ceux qui devraient insuffler sur le territoire des stratégies et des politiques moins dommageables à la terre et à l’environnement.
En agriculture bio, la Guadeloupe apparaît comme une mauvaise élève avec 1% de la surface agricole utile. Le faible niveau de rémunération des mesures bio et les difficultés pour les obtenir sont des freins au développement du bio.
Le défaut des producteurs bio de Guadeloupe est le manque d’organisation à certains égards. La filière est fragile, il est indispensable que les producteurs se regroupent, mutualisent leurs ressources et les leurs compétences, se structurent de la production à la distribution.
En d’autres termes, le constat tend à démontrer que le bio ne pourra vraiment se développer en Guadeloupe que si les pouvoirs publics changent d’attitude et appuient les producteurs bio qui, jusque-là, sont souvent livrés à eux-mêmes, sans appui technique, ni système de formation et de développement.
L’accès à l’information et à la formation pour les producteurs bio est nécessaire. Manque d’information, difficulté à monter les dossiers, problèmes de communication sont des vecteurs de développement à prendre réellement compte.