49e anniversaire de l’indépendance de la Grenade

Le 7 février, c’était «l’Indépendance Day» au stade National de la capitale Saint-Georges. La Grenade fêtait le 49e anniversaire de son accession à l’indépendance, après deux siècles de présence britannique.

Grenade est un mini-archipel situé au sud de l’arc des Antilles, au Nord de Trinité-et-Tobago. C’est un territoire densément peuplé, 330 habitants/km2 sur un territoire de 344 km2. En 2020, la population recensée s’élevait à 113 000 habitants.
Surnommée l’île aux épices, l’île de la Grenade continue à cultiver : le cacao, le thé, le tabac, le coton, la noix de cola. Mais ses principales exportations sont aujourd’hui celles de la noix de muscade (un tiers de la production mondiale), le cacao et la banane.
Toutefois, l’agriculture ne représente que le quart de son PIB. L’économie repose aujourd’hui surtout sur le tourisme et le développement d’un secteur financier offshore.
Sur le plan politique, devenu possession anglaise en 1783, la Grenade a connu diverses formes de gouvernance. Elle fait partie jusqu’en 1889 du gouvernement des îles au vent pour se retrouver entre 1958 et 1962 dans la Fédération des Indes occidentales.
En 1967, la Grande-Bretagne, concède finalement à la Grenade une autonomie pour tout ce qui concerne ses affaires internes.
L’indépendance complète est accordée en février 1974. Une démocratie parlementaire est mise en place sous la direction d’Éric Gairy, ex-syndicaliste, instituteur devenu Premier ministre du nouvel Etat.
Il est renversé cinq ans plus tard, en 1979, accusé de corruption et de «macoutisme» par une organisation d’inspiration Marxiste dirigée par un jeune avocat nommé Maurice Bishop.
Le nouveau gouvernement développe un programme populaire donnant une large priorité au social et à l’éducation. Il établit des lignes de coopération avec Cuba, l’URSS et d’autres pays d’obédiences communistes. Tout cela inquiète les Etats-Unis qui voient dans ces rapprochements une menace communiste dans sa zone d’influence. Pour éviter toute tension, le Premier ministre Bernard Bishop, cherche à nouer le dialogue avec les dirigeants américains.
Cette orientation de Bishop soulève des oppositions dans son parti et son gouvernement.
L’exacerbation des contradictions conduit à l’éclatement d’une violente crise politique qui s’est transformée en affrontement armé entre les fractions opposées du parti de Bishop qui a débouché le 19 octobre 1983 sur l’assassinat du Premier ministre par ses compagnons en révolution.
Les USA, avec quelques pays des Petites Antilles, ont vite saisi cette situation pour, dans un contexte troublé, organiser le 25 octobre l’invasion militaire de l’île sous le commandement d’Eugenia Char-les, Premier ministre de La Domi-nique. L’histoire retiendra que c’est l’avion du département de la Guadeloupe qui, sur ordre de la présidente Lucette Michaux-Chevry, a été la chercher à La Dominique pour embarquer sur son hélicoptère de commandement sur la piste du Raizet.
Malgré la résistance acharnée des soldats de l’armée grenadienne et du détachement militaire cubain présent sur l’île, les troupes américaines, épaulées par celles des pays de la Caraïbe alliés, fortes de 7 000 hommes, soutenues par des avions de combat et de bateaux de guerre, ont réussi leur entreprise d’effacer cette nouvelle révolution naissante dans la Caraïbe après celle de Cuba.
Les USA se sont employés à effacer toute trace de la révolution installée par le parti de Maurice Bishop en quatre ans de pouvoir. Ils ont rétabli la Constitution de 1974.
Depuis, l’île de Grenade, restée sous la surveillance des USA, n’a pas retrouvé les chemins de l’émancipation.