EDF une direction hors la loi ?

Il est grand temps que certains chefs d’entreprises nostalgiques du passé évoluent et qu’ils se mettent bien dans la tête, que les temps anciens ne sont plus, que bien des choses ont changé.

Comme eux, les Guadelou-péens ont fait des études. Comme en France, c’est le droit français qui est applicable en Guadeloupe, jusqu’à nouvel ordre. C’est le même code du travail qui est en vigueur.
Depuis le 18 décembre 2022, la filiale d’EDF-PEI Guadeloupe est entrée en grève pour des revendications d’ordre salarial. Leur plateforme de revendications comporte 19 points, parmi lesquels figure la situation indélicate des intérimaires.
Une bonne partie des agents ont été floués sur leur rémunération de 25 à 30% par rapport à ce que prévoit le code du travail. Les agents grévistes réclament également l’application de l’accord Bino ainsi que la prime de 200 euros inhérente, obtenus de hautes luttes suite à la grève générale de 2009.
Les agents grévistes réclament, entre autres, le respect de la durée légale du travail, mais aussi l’application des dispositions du code du travail et du statut des industries électriques et gazières.
D’après les chiffres publiés par la direction d’EDF, ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent puisque la centrale EDF-PEI affiche un bénéfice de 330 millions d’euros sur un an. Les agents grévistes ne manquent pas de dénoncer les conditions de travail au sein de l’entreprise qui restent déplorables jusqu’à ne plus se sentir en sécurité.
Après un long temps mort où chacun affûtait ses armes depuis la dernière réunion, le lundi 13 février, la direction d''EDF-PEI et le syndicat FE-CGTG se sont rencontrés à la préfecture sous l’égide du représentant de l’Etat.
La réunion s’est tenue en présence de Frédéric Maillard, président d''EDF-PEI, qui a fait le déplacement pour l''occasion à la demande de la FE-CGTG. Cette journée a permis des avancées notables, puisque 7 des 18 points de revendications ont été définitivement actés.
Il reste cependant des points d’achoppement et pas des moindres. A l’issue de cette réunion, la direction d’EDF a obtenu la remise en marche de deux moteurs à la centrale de Jarry (Baie-Mahault) afin qu''il n''y ait plus de délestages pour les quelque 220 000 clients d''EDF Archipel Guadeloupe.
Les discussions se poursuivent pour obtenir l’égalité de traitement salarial pour les intérimaires, la gestion du temps de travail et l’indemnisation pour l’ensemble des préjudices subis depuis plusieurs années dans cette centrale.
L’article 16 prévoit le versement par EDF-PEI d’une indemnité forfaitaire, globale et exceptionnelle aux 106 salariés de la filiale guadeloupéenne. L’un des points d’achoppement, c’est qu’EDF-PEI propose un dédommagement de l’ordre de 560 000 euros alors que le syndicat exige 6 000 000 euros.
En contrepartie, le syndicat FE-CGTG s’engage à renoncer de façon définitive et irrévocable à l’application de l’accord Bino ainsi qu’à toutes les autres demandes contenues dans son préavis de grève du 5 décembre.
Pour Jimmy Thélémaque, c’est une demande parfaitement légitime compte tenu qu’EDF-PEI affiche une santé financière des plus florissantes, de l’aveu même de son président.